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Par LamotteFamily le 20 Avril 2015 à 23:09
De retour sur mon blog après un mois d'absence (un gros relâchement printanier …), je reçois des propositions pour inclure de la publicité sur mes pages. Ouf, j'ai encore le choix, heureusement, car ce n'est pas le cas de tous les sites hébergeant des blogs. Merci à Eklablog de permettre encore cette gratuité tout en améliorant les fonctionnalités de la plateforme mois après mois !
Fin de la parenthèse, et retour au récit de nos "aventures canadiennes". Pour clore le chapitre estival, j'avais encore à vous raconter notre balade à la chute Montmorency, dans les environs de Québec.
Une cascade inconnue en Europe où l'on n'entend parler que de Niagara, pourtant celle-là est plus haute de 30 mètres et son cadre est resté beaucoup plus sauvage que celui de sa fameuse rivale ontarienne. A ne pas rater, donc, en marge d'une visite à Québec.
Autre avantage de taille, compte tenu de son étroitesse, une passerelle l'enjambe d'où l'on jouit d'une vue plongeante sur ce rideau blanc de 83 m. Impressionnant !
Et si on prend la peine de descendre les 487 marches de bois, on pourra aussi l'admirer d'en bas… et faire un bon exercice d'endurance en remontant.
Comme tout bon point culminant dans ce bas pays, celui-ci fut la scène d'un affrontement entre français et anglais en 1759. Les Français s'en tirèrent bien cette fois, avant d'être battus peu de temps après à Québec, sur les plaines d'Abraham, rendant ainsi les clés de la ville aux anglais...
D'agréables vergers ont remplacé cet ancien champ de bataille.
Vue sur Québec depuis le haut de la chute Montmorency
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Par LamotteFamily le 4 Mai 2015 à 04:42
Quand, le week-end, nous rechignons à faire des kilomètres pour aller nous aérer, il nous suffit de marcher quelques minutes pour trouver le bon air côtier du lac Ontario, sur le charmant port de Bronte. Un an et demi s'est écoulé depuis notre installation ici, et je ne vous y ai toujours pas emmenés... Allez, c'est parti !
Ce petit port cosy est établi depuis le milieu du 19ème siècle sur l'estuaire de la rivière éponyme, Bronte Creek, de son premier nom Twelve Mile Creek, en raison de la distance que les cartographes avaient mesuré depuis l'extrémité ouest du lac, le point de référence (on retrouve aussi plus à l'est une Fourteen Mile Creek, puis une Sixteen Mile Creek où s'est installé le port d'Oakville).
Juste en amont du port, serpentant entre les zones résidentielles, la rivière est restée très sauvage.
La balade sur le port est agréable en toute saison, et j'y ai parfois la nostalgie de mon petit Croisic breton (marrant ça, je viens de remarquer que breton et Bronte sont de parfaits anagrammes).
Pour une fois, le lieu ne doit pas son nom à une parenté avec une autre localité européenne, il a simplement été emprunté à un héros de la Marine britannique, le Duc de Bronte. Et Bronte est un mot grec signifiant "Tonnerre". De là à s'exclamer "Bronte de Brest !", il n'y a qu'un pas...
Mais si ce n'est le nom, ce sont mes 5 sens qui font "tilt" quand les mâts tintent dans la brise, que les vagues s'écrasent contre la jetée les jours de grand vent, ou quand les relents d'algues échouées assaillent mes narines.
L'automne est sans doute la meilleure saison pour s'y balader… (Là j'enfonce une porte ouverte car c'est valable où que vous soyez au Canada !).
Aux premiers froids, les bateaux désertent en quelques jours les berges de la rivière et la marina,
Les premières neiges confirment le début d'un hiver long et blanc, qui figera le décor pendant 5 mois. Pourtant les oies restent fidèles aux lieux.
Fin avril, le printemps pointe enfin, les yachts et les nouveaux-nés se jettent à l'eau.
Avec l'été les défilés reprennent...
De l'autre côté du chenal, les enfants ne résistent pas à l'appel du sable, sur la plage qui a remplacé un ancien marécage. On ne s'y baigne pas, on trempe juste les pieds, et on évite soigneusement les cygnes à fort tempérament qui n'hésitent pas à attaquer pour obtenir leur part du goûter...
Les abords de l'estuaire constituaient, au début du 19ème siècle, une réserve indienne (tribu des Mississaugas), qui fut échangée contre des terrains le long de la Credit river, plus à l'est.
En 1834 les colons s'installent sur la toute nouvelle concession de Bronte, enclavée entre Rebecca Street au nord, East Street et West Street (ces rues existent toujours).
Le port de Bronte hier... et aujourd'hui
Le port prend son essor dans les années 1840 lorsque la Bronte Harbour Company, créée sous l'égide de Samuel Bealey Harrison, transforme la crique marécageuse en un carrefour commercial prospère autour du blé, des fruits et du bois de construction.
source: Oakville heritage trails
Mais en 1856, le chemin de fer arrive dans la région et éloigne le trafic commercial du lac et de Bronte.
L'activité halieutique prend alors le relai jusque dans les années 1940, avant de péricliter avec l'irrémédiable décroissance des populations de poissons dans le lac Ontario.
En parallèle de la pêche, une autre activité très spécifique au littoral nord du lac Ontario se développe à la fin du 19ème siècle: l'extraction de roches argileuses indurées (appelées Dundas Shales) en eaux peu profondes. Le terme anglais est Stonehooking.
Les marins soulevaient les blocs de roche avec des sortes de râteaux à crochets depuis leurs barges, avant de les charger sur des voiliers. Ces pierres ont été massivement utilisées dans les fondations des immeubles de Toronto, avant l'apparition du béton au 20ème siècle, au point que cela participa à l'érosion des berges.
Un vaisseau de transport des Dundas Shales, avec sa barge d'extraction. Source: Wikipedia
Une des seules maisons encore debout construite avec ces Dundas Shales, sur Bronte road, face au chenal.
De ses débuts jusqu'en 2000, le village de Bronte, devenu un quartier d'Oakville dans les années 1960, sut tirer partie de ses acquis pour développer une construction navale de qualité; d'illustres yacht sortirent de ses chantiers dans les années 1970.
La navigation de plaisance est devenue l'activité première aujourd'hui. Quelques pêcheurs à pied persistent sur les digues à la belle saison, bien que le lac soit encore relativement pollué par le trafic maritime et l'industrie.
Dans l'héritage historique du village, voici les lieux les plus emblématiques:
En rive ouest, sur un promontoire boisé qui domine la plage, se dresse la maison Sovereign, du nom d'un des premiers notables de Bronte, Charles Sovereign. Elle a aussi hébergé au début du 20ème siècle l'écrivaine Mazo de la Roche, connue pour sa saga familiale Jalna, et qui a puisé une partie de son inspiration dans l'environnement local.
L'année passée j'en ai lu quelques épisodes, empruntés à la bibliothèque, pour m'imprégner de l'ambiance locale au temps des premiers colons; mais j'avoue que l'histoire est à peine assez moderne pour me passionner au point de lire les 16 tomes en anglais...
La maison, qui était à l'origine située plus à l'ouest, a été relocaliseée en 1988 près de la plage … Mais pas démolie et reconstruite, non !… réellement soulevée puis transportée sur un énorme plateau tracté. Ça fait partie des coutumes locales: on n'hésite pas à déplacer les maisons anciennes... du moment qu'elles sont en bois, aucun problème !
Derrière le boulevard Lakeshore (ex-Triller street), se tient l'église protestante de Walton, dont la première version en bois, initialement érigée en 1850 tout près de la rivière, avait également subi un transfert vers le présent lieu.
Autres édifices "anciens" du port, ces deux maisons récemment rénovées, sises à l'est du chenal, face au parc et à la marina:
L'ancienne poste.
Un ancien hôtel.
Enfin, à l'extrémité ouest de l'ancienne concession, au fond d'une impasse, on découvre le vieux cimetière de Bronte. C'est un lieu calme et hors du temps, où quelques pierres tombales, éparpillées sur une grande pelouse ombragée, non clôturée, semblent lutter pour rester debout, défiant le lac.
Car ces eaux qui semblent inoffensives ont pourtant expédié quelques marins dans ces sépultures, allant même jusqu'à reprendre des corps dans les tombes situées trop près du rivage, gagnées par des éboulements.
L'Ontario street a subi le même sort de ce côté du port. Il semble que le lac ne tolère plus que les promeneurs à pied le long du rivage...
D'ailleurs je vous montrerai prochainement quelques vues depuis les chemins côtiers.
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Par LamotteFamily le 10 Mai 2015 à 16:36
Au bout d'une impasse (parfois une route de plusieurs kilomètres qui se termine abruptement sur le lac), on a parfois la chance de trouver un sentier qui longe le rivage...
Et nous avons près de chez nous une belle longueur de chemins côtiers, un luxe dans la région du Grand Toronto, où il fait bon garder l'exclusivité du rivage au bout de sa propriété !
Voici, au fil des saisons, celui qui court à l'est du port de Bronte:
Ce chemin vient butter sur une clôture au bout d'un kilomètre, et il faut faire un petit crochet pour retrouver le lac à Coronation Park, un peu au-delà de la limite Est de Bronte village.
Coronation Park en hiver, avec une plage élargie de 20 mètres par la glace.
Très belle vue sur Toronto depuis Coronation Park
A la belle saison, c'est le paradis des familles qui viennent passer la journée autour d'un barbecue sur les aires prééquipées. S'il n'y a plus de place, peu importe, on sort son barbecue portable !
A l'ouest de Bronte Harbour, le chemin continue en pointillés jusqu'aux limites d'Oakville, et au-delà sur Burlington. Moins fréquenté, mais à mon avis encore plus agréable:
Vues de la jetée vers l'Ouest.
Vues depuis le sentier ouest:
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Par LamotteFamily le 22 Mai 2015 à 23:37
Après une première découverte du parc Algonquin à l'été 2014, dont nous étions revenus bredouilles (d'animaux sauvages) et douchés (par l'orage de l'année), notre trip 2015 le week-end dernier avait des allures de carte postale...
Premier cliché: la cabane en bois au bord de l'eau, avec les canoës et pédalos à disposition.
Beaucoup moins onéreux que les très rares lounges sises au coeur du parc, plus confortables que les yourtes et les tentes, moins isolés que les cabines de rangers, ces cottages tout équipés sont parfaits pour des vacances-nature en famille. Mais on ne trouve pas ça sur Booking.com évidemment.
Joli coin, ce lac Oxtongue, à quelques kilomètres de l'entrée ouest du parc.
Deuxième cliché: le Moose (l'orignal en français), le fameux, celui dont on avait juste aperçu les crottes l'année dernière, eh bien, cette fois, à peine arrivés qu'on tombe nez-à-nez avec un beau specimen sur le bord de la route 60.
Forcément une file de voiture est déjà sur place et tout le monde encadre l'animal solitaire dans son smartphone. C'est visiblement la bestiole la moins sauvage du Canada, avec peut-être le chipmunk-Tic-Tac (on a failli adopter celui qui habitait sous notre cabane, ç'aurait été plus facile si les enfants n'avaient pas mangé toutes les chips…).
Et voilà, plus facile, tu peux pas ! Le lendemain, rebelote, voila qu'on tombe sur son cousin quelques kilomètres plus loin !
Troisième cliché: la rando sac-à-dos. Sous-entendu gros gros sac-à-dos. Parce qu'on part souvent pour plusieurs jours, vu la taille du parc (grand comme le département des Pyrénées-Atlantiques).
Nous avons retrouvé une partie de l'ancienne voie de chemin de fer Ottawa-Parry Sound (que nous avions déjà explorée en 2014), aménagée pour les cyclistes.
Elle traverse cette prairie, près de Mew Lake, recréée par l'homme pour favoriser le retour des plantes pionnières et pour attirer les ours, particulièrement friands de bleuets (myrtilles locales). Hélas, trop tôt pour les bleuets, et trop zéro pour les ours !
Après le chemin de fer, un chemin de portage (de canoë) entre deux lacs bien sûr, dans une forêt vraiment très calme… limite inquiétante… Mais toujours pas d'ours (euh … ouf !).
Bon, pour nous la randonnée est finie bien avant la nuit, et le sac-à-dos est réservé non pas à la tente, mais aux petites pattes fatiguées de 4 ans et demi.
Pratique ces traverses de chemin de fer recyclées en gué dans la boue:
Quatrième cliché: la balade en canoë. Avec plus de 2400 lacs autour de nous, impossible d'éviter la pagaie pendant le séjour.
Notre deuxième journée du week-end se déroule donc sur l'eau… Nous louons notre embarcation à Canoe Lake, pourquoi pas tiens !, l'un des 34 points d'accès au réseau hydrographique du parc.
Tout comme pour la randonnée à pied, il est très courant de naviguer plusieurs jours dans le parc Algonquin: ramer d'un lac à l'autre, parcourir quelques centaines de mètres avec son canoë sur le dos avant de le remettre à l'eau, camper sur un des nombreux emplacements du rivage… Inutile de faire un simple aller-retour, les interconnections sont si nombreuses et si bien repérées sur l'incontournable carte "canoë routes", et par les panneaux (comme ci-dessous), qu'on peut facilement planifier un circuit...
Voici notre île préférée, trop petite et trop rocheuse pour y mettre un cabanon, mais une halte idéale pour les rameurs.
Partout ailleurs, les cabanes et cottages se partagent le rivage. Il y a aussi des camps de vacances pour adolescents:
Ce cairn, situé sur une pointe, fut érigé en mémoire du peintre canadien Tom Thomson, mort en ces lieux en 1917; son canoë, puis son corps, avaient été retrouvés au beau milieu du lac, mais les circonstances de sa mort n'ont jamais été élucidées….
Autres fantômes du lac, ces souches qui jalonnent les zones peu profondes :
Et ce n'est que la partie immergée d'un cimetière de bois : dans l'eau sombre (peu oxygénée), nous voyons défiler sous notre canoë des silhouettes inertes, inquiétantes… un amas de racines, de troncs et de longues grumes, peut-être de celles que les hommes transportaient par flottage ? (Je parle au passé mais la méthode est encore largement en usage au Canada, notamment en Colombie Britannique.)
Et tout à coup, nous voilà pris au piège ! Aggripés par des zombies ligneux ? Ou juste coincés sur une souche invisible ? ...
Nous approchons une enclave marécageuse sur la rive ouest… il parait qu'on y voit facilement la faune sauvage…
Bof ! Pas un seul moose, ni ours, ni loup, juste quelques canards et hirondelles...
Autant circuler tranquillement en voiture sur la route 60, plutôt que pagayer 3 heures pour ne rien voir !…
Nan! Pas vrai, nous on adore le canoë, meme si la wildlife n'est pas au rendez-vous...
Allez, c'est déjà fini pour nous... Le long week-end de Victoria Day se termine, derniers kilomètres sur la sauvage route 60...
Ça veut dire qu'on va devoir reprendre rendez-vous avec les loups, les ours ou encore les castors (dont on aperçoit pourtant les huttes et barrages à intervalles réguliers). Mais quand donc ?
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Par LamotteFamily le 15 Juin 2015 à 04:33
Nous avons choisi la Nouvelle-Ecosse (mais ici on l'appelle de son nom latin, Nova Scotia) pour découvrir le littoral atlantique canadien.
Une jolie balade d'une semaine entre mer et montagne, ports de pêches et maison colorées, culture acadienne et culture celtique, que je vous laisse découvrir au fil de quelques articles...
Depuis l'avion nous découvrons une île très largement boisée et couvertes de lacs, encore et encore, bref, une vraie terre canadienne.
Première escale, la capitale...
Halifax
De l'aéroport international, nous filons vers le sud par l'autoroute 118 et empruntons le pont payant MacKay qui enjambe le bras de mer séparant Dartmouth, sur la rive Est, de Halifax en rive Ouest. Le passage coute un petit dollar, mais l'agent en poste dans la cabine ne prend pas les pièces, non, il fait juste la monnaie, qu'on n'a plus qu'à jeter dans le panier… "Drôle" de métier !
La ville a un petit air de Québec avec sa citadelle dominant le port, les ruelles qui dévalent les pentes en droite ligne jusqu'à la mer, et la promenade des quais. Mais la comparaison s'arrête là, on n'y retrouve pas le charme "vieille France" de Québec...
La forteresse est un vrai terrain de jeu; les enfants en découvrent les recoins au gré du programme X'plorateurs de Parc Canada (une chasse aux indices), tandis qu'un autre groupe hurlant pourchasse un garde avec des épées de bois ! Encore une fête d'anniversaire originale comme les Canadiens savent si bien faire !
Un petit moment de recueillement au musée militaire de la citadelle, devant la réplique du monument de Vimy, près de Lens, qui commémore les pertes canadiennes sur ce champ de bataille en 1917.
La balade sur les quais est particulièrement agréable.
On y découvre l'île George et son phare, le marché fermier où nous déjeunons d'un délicieux repas bio, la brasserie Keith, le musée maritime, le quai des câbliers transatlantiques, le quartier historique et bien sûr les stars du lieu: les bateaux de pêche et vieux gréements.
Le phare de l'île George :
La brasserie et son marché:
Les quais devant le musée maritime:
Le ponton des câbliers transatlantiques, qui œuvrèrent au début du 20eme siècle pour connecter Terre-Neuve et l'Europe au réseau télégraphique.
Dans l'histoire maritime de Halifax, on retiendra aussi que 4 navires en partirent en avril 1912 pour repêcher les noyés du Titanic, qui avait sombré au large de Terre-Neuve; un peu plus de 300 corps ont été ramenés ici.
Dans la soirée, nous remontons la rive Est du bras de mer pour atteindre l'anse de Fisherman's Cove où nous dinons dans un restaurant de fruits de mer presque vide. Normal, il est déjà 20h, et le Canadien dîne bien plut tôt, vers 18h...
Nous avons juste le temps de profiter des dernières couleurs du village avant le coucher du soleil.
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