• Il y a trois semaines nous nous sommes décidés à acheter une tente familiale, car quel meilleur pays que le Canada pour initier les enfants au camping ?

    Mais pourquoi ne pas être allés camper cet été, au fait ? Eh bien, on y avait sérieusement pensé, loué la tente, réservé un emplacement backcountry dans le parc Algonquin, et figurez-vous que le jour-même, le pire orage de l'été s'est déclaré ! Vraiment pas de bol ! Quoique… bizarre quand même… Maintenant que j'y pense, je soupçonne quelques éléments de la troupe d'avoir invoqué les esprits malfaisants pour éviter une nuit parmi les loups et les ours… (les coupables se reconnaitront wink2…).

    Au final, on a tout autant confiance en l'automne, qui nous a offert de belles journées, et il faut bien profiter du pont de Thanksgiving (11 au 13 octobre).

    Sans aller jusqu'au Québec ni dans les Rocheuses, nous avions tout de même envie de voir du relief; Bon Echo provincial park, situé à peu près à mi-chemin entre Toronto et Ottawa, nous promettait une belle et haute falaise, des sentiers, et du canoë… Parfait !

    Quelques jours avant, petit coup d'oeil sur les prévisions météo du week-end… Ouf, la pluie s'est décalée au lundi, mais les nuits risquent de descendre sous le zéro ! Tant pis, c'est maintenant ou à la Saint Glinglin… alors je réserve illico notre emplacement de camping.

    Campons a Bon Echo

    C'est celui-ci !

    Campons a Bon Echo

    Après l'installation de la tente, la chasse aux brindilles et la joie du premier feu de camp, nous nous réfugions dans nos duvets peu après le coucher du soleil, vers 19h … Ouh là ! Glagla ! Les prévisions météo se confirment ! 

    "Ziiiip !... ziiiip!… et ziiiiip!", tout est bouclé, c'est bon ! Car les animaux sauvages et les esprits malins ne vont pas tarder à roder…oh

    Et voila que soudain des  "Aouhhhhh!" retentissent au fond des bois…"Maman! C'est quoiiii ? Un loup ?"

    Bien imité, mais fausse alerte,  juste des campeurs éméchés qui s'amusent à effrayer les enfants.

    Les nôtres finissent par s'endormir… Hélas, pendant la nuit, un Maymaygwayshi (je vous expliquerai plus loin) nous les transforment en petites sardines qui s'entêtent à glisser hors de leur duvet à chaque soubresaut. De quoi ne dormir que d'un œil.

    Résultat, il a fallu prendre des mesures drastiques pour la deuxième nuit: opération "sardines en boîte", tous les 4 sur le même matelas. Deux sardines ont encore essayé de s'enfuir, une par le haut, l'autre par le bas, mais on a réussi à les garder au chaud sans même les attacher, un exploit ! 

    A priori, aucun raton-laveur ne semble avoir manipulé nos fermetures-éclair (Mais si, c'est possible !), et aucun ours ne semble avoir reniflé nos affaires (Facile, les provisions étaient à l'abri dans la voiture).

    Au matin, les images de bêtes sauvages et de maléfices s'évanouissent dans un paysage baigné d'une douce lumière : un mastodonte de granit rose, surmonté d'un troupeau d'arbres chatoyants, se repose tranquillement dans les eaux paisibles du lac Mazinaw.

    Pour mieux juger de la hauteur de la bête, nous nous approchons au maximum, jusqu'au Narrow, le détroit qui délimite l'Upper Mazinaw Lake et le Lower Mazinaw Lake.

    La roche de Mazinaw est aussi pompeusement nommée la "Gibraltar canadienne" !

    C'est un passage obligé pour les canoës qui, depuis l'embarcadère situé dans le Lagoon, un peu plus au Sud, souhaitent approcher la falaise.

    Au camping de Bon Echo

    On se laisse tenter...

    De là on imagine encore mieux les forces telluriques qui ont œuvré; il y a 60 millions d'années, une faille nord-sud générait ce décrochement vertical dans le socle granitique; plus récemment, les glaciers ont pris le relai pour façonner le paysage actuel, avant de se retirer, créant ce lac d'une dizaine de kilomètres de long et de 145m de profondeur.

    L'ascension de la paroi est réservée aux grimpeurs chevronnés. Nous en avons vu une dizaine a l'oeuvre ce dimanche.

    Il y a également de très vieux cèdres blancs qui s'accrochent à la roche. Plus ou moins vivants, certains seraient presque millénaires !

    Au camping de Bon Echo

    Mais si les canoës sont nombreux à longer la falaise, c'est surtout pour aborder son empreinte culturelle… On y découvre en effet d'énigmatiques traces rouges: des peintures rituelles aborigènes (aire des indiens Algonquins). Il n'existe pas de datation précise de ces pictogrammes, mais on trouve des dessins de même type, sur d'autres sites historiques au Canada, et qui seraient âgés de 2000 à 5000 ans. Le site de Mazinaw compte non moins de 260 peintures rupestres.

    Les barres verticales pourraient être une simple technique de comptage utilisée lors de rites spirituels. 

    Voyez-vous, ci-dessus sur la droite, ce bonhomme très symbolique, qui semble s'échapper en courant de la fracture ? C'est lui le Maymaygwayshi, un petit être velu qui se laissait rarement voir mais inspirait tant la crainte que des offrandes lui étaient faites pour assurer aux embarcations une navigation sereine.

    Si on ne pratique pas la varappe, on peut néanmoins atteindre le sommet de la falaise par un sentier (le Cliff Top Trail) qui démarre sur la rive Est, accessible par bateau. Une navette fait l'aller-retour en journée depuis le lagon (ci-dessus).

    Là-haut nous profitons de beaux panoramas sur la forêt boréale et sur le lac Mazinaw.

    Les Amis de Bon Echo, co-gestionnaires du parc et notamment affréteurs de la navette, incitent les touristes à embarquer un seau de graviers  pour participer à la conservation du sentier. Une belle occupation pour les enfants… et vu le nombre de touristes sur ce seul dimanche, l'objectif n'est pas un vœu pieu.

    Il suffit d'arriver sur la zone à entretenir, signalée par des panneaux, pour se rendre compte que ces efforts individuels multiples remplacent  ni vu ni connu de plus coûteux travaux. 

    Comme la plupart des parcs naturels au Canada, celui-ci hébergeait davantage de constructions il y a un siècle, et notamment un hôtel, le Bon Echo Inn. C'est d'ailleurs l'hôtel qui a laissé son nom au parc. Le Docteur Price et son épouse Florence, séduits par la beauté sauvage des lieux, y font construire l'établissement en 1899, près du Narrow, juste en face de la falaise.

    Camping à Bon Echo

    Il sera pour 10 ans un lieu de retraite quasi-religieuse pour gens aisés. En 1910 l'hôtel est vendu à Flora Denison, une féministe de Toronto, qui en fera un havre prisé des artistes, comme les peintres du Groupe des Sept dans les années 20 (paysages typiques de l'Ontario, et très colorés), ou les admirateurs du poète américain Walt Whitman, à qui une gravure de 1919 sur la roche Mazinaw rend hommage, à l'occasion du centenaire de sa naissance:

    Camping à Bon Echo

    On y trouve un extrait de son oeuvre:

    My foothold is tenon’d and mortis’d in granite (Mon pied est fixé à tenon et mortaise dans le granit)

    I laugh at what you call dissolution ( Je me moque de ce que vous appelez dissolution)

    And I know the amplitude of time (Car je connais l'amplitude du temps).

     

    L'hôtel ferme dès 1928 et sera détruit par un incendie en 1936. Il n'en reste plus aucune trace:

    Camping à Bon Echo

    Je ne serais pas étonnée que les divinités ancestrales qui hantent ces lieux aient aidé à faire place nette…

     


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  • Cet été nous nous sommes plongés pendant une demi-journée dans une page de l'histoire du Canada, à Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons, sur la rive sud de la baie géorgienne.

    La mission de Sainte-Marie-les-Hurons

    source: Google Maps

    Une seule page d'histoire à l'échelle des 300 ans de colonisation, car cette mission jésuite française du 17eme siècle ne perdura que dix petites années… Sans toutefois être anecdotique, car elle fut le premier établissement français en Ontario, et les 66 canadiens-francais qui y vivaient en 1648 représentaient non moins d'un cinquième de la population de la Nouvelle-France !

    Sainte-Marie-les-Hurons

     Fresque gigantesque dans le port de Midland, à quelques km du site de Sainte-Marie                                                       où se sont côtoyés Jésuites et Hurons (qui se nommaient eux-mêmes Ouendats ou Wendats).

    En parlant d'anecdote, en voici une au sujet de la coiffure des indiens: lorsqu'il arriva en pays Huron au tout début du 17ème siècle, Samuel de Champlain surnomma les indigènes "Cheveux relevés, pour les avoirs fort relevés, et agencés, et mieux peignés que nos courtisans" ! Dit comme ça, c'est plus flatteur que le nom qui leur a été définitivement attribué, en référence à la hure (tête) de la femelle du sanglier.

    C'est à cette époque que les Hurons commencent à négocier des fourrures avec les Francais, qui traitaient alors essentiellement avec les indiens Algonquins établis plus à l'Est.

    La route commerciale entre Nouvelle-France et Huronie passait largement au Nord, remontant la rivière des Outaouais (Nord-Sud) depuis le Saint-Laurent, puis la rivière Mattawa (Est-Ouest), traversant le lac Nissiping, continuant par la rivière des Francais qui se jette au nord-est de la baie géorgienne; jusqu'à la région de Sainte-Marie, elle totalisait environ 1000 km de voies d'eau.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    A partir de 1639, les Jésuites débutent donc à Sainte-Marie la construction d'une église, de logements, d'ateliers, et d'une aire d'accueil couverte pour les indiens… Des palissades seront rapidement ajoutées pour contrer les attaques répétées des Iroquois venus du Sud, ennemis de toujours des Hurons, redoutables guerriers et armés par leurs alliés hollandais et anglais. 

    Le camp  s'organise en trois parties: une partie réservée aux Jésuites et à leurs aides (frères convers, laïcs, militaires), une partie réservée aux indiens, et, entre les deux, une zone de rencontre autour d'une deuxième église.

    Les Jésuites s'appliquent à instruire et à christianiser les indiens, tout en s'initiant à leurs coutumes et à leur langue.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Les maisons des Jésuites, aux toitures d'écorce ou de bardeaux.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Sainte-Marie-les-Hurons

     Confort minimal dans les chambres des religieux.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Seul l'autel a droit à un peu plus de fantaisie.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Du côté accessible aux Hurons , on trouve le fameux tipi, un habitat classiquement nomade, utilisé par les chasseurs.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Mais dans les villages, c'est la maison-longue qui faisait office d'habitation; jusqu'à 40 personnes y  vivaient autour de 2 ou 3 foyers. 

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Les principales cultures indiennes sont le maïs, les fèves et les courges. Les indiens croyaient que les esprits de ces  plantes étaient trois soeurs qui s'aimaient tant qu'elles préféraient rester côte à côte.  Lors des semis, les indiens invoquaient les dieux du tonnerre pour qu'ils soient cléments; l'arrivée à maturité en fin d'été était l'occasion de célébrations, et lors de la lune suivante, ils dansaient en l'honneur des récoltes. Le cycle de vie était complet et les femmes chantaient  "les trois soeurs sont heureuses car elles rentrent une fois de plus à la maison après un été dans les champs".

    Aujourd'hui cette tendre fratrie serait plutôt appelée "partenariat écologique": le maïs sert de support aux haricots, les haricots fixent l'azote dans le sol, les courges (ou potirons, courgettes…) agissent en couvre-sol, conservant l'humidité et limitant l'envahissement par d'autres plantes. Quel beau trio !

    Des jardins de la mission fournissent également des herbes, légumes et fruits.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Beaucoup de vraies fourrures sont exposées sur le site: ratons-laveurs, renards, loups ou coyote, et même ours… Etonnant, car on n'a pas l'habitude d'en voir et d'en toucher aussi facilement en Europe !

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Au Canada on en trouve dans  toutes les grandes villes: fourrures brutes dans des boutiques d'artisanat indien et fourrures devenues manteau, toque ou tour de cou, dans les boutiques de prêt-à-porter. Les deux-tiers des fourrures canadiennes sont issues d'élevages (visons et renard principalement). Les autres sont fournies par les 60000 trappeurs, dont 25000 Autochtones (les plus courantes fourrures sauvages sont celles de rat musqué, castor, martre, écureuil, raton laveur, lynx). 

    Les Hurons chassaient essentiellement les chevreuils et les castors. Ils étaient également pêcheurs.

    Du côté de l'artisanat indien, on apprend notamment que l'écorce de bouleau, très étanche, permettait de fabriquer des paniers, des outres (il ne restait qu'à étancher les jointures  avec de la résine), mais aussi des canoës: une aubaine pour les longs voyages entre eau et terre ferme, la légèreté du matériau en facilitait grandement le portage.

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Dans le camp des Jésuites, les volontaires en costumes nous montrent le travail de la forge, l'écriture à la plume, la cuisine, la menuiserie; nous nous essayons notamment au perçage de planches avec l'ancêtre de la perceuse. Une fois attrapé le coup de main, c'est très efficace !

    Sainte-Marie-les-Hurons

    Les relations entre Jésuites et Hurons étaient plutôt bonnes, mais certains indiens s'opposaient fortement aux missionnaires en raison de leur empressement à les convertir et à les éloigner de leurs coutumes et croyances. Ils reprochaient aussi aux Français de ne pouvoir les guérir des maladies qu'ils apportaient avec eux (petite vérole…) et contre lesquelles ni le Chaman, ni le médecin de la mission ne pouvaient lutter, malgré leurs connaissances complémentaires.

    Et dès 1949, les Jésuites et les Wendats sont contraints de fuir la mission et même la région, sous les multiples assauts des Iroquois. Les Jésuites incendient le site avant leur départ. Ceux qui sont faits prisonniers mourront dans d'atroces souffrances, comme les martyrs Jean de Brebeuf, ou Gabriel Laleman, dont les sépultures en pays huron sont devenues un lieu de pèlerinage.

    Du côté des Hurons, le bilan des 20 années écoulées est très lourd: l'effectif passe de 20/30000 individus vers 1630 à quelques centaines seulement en 1950, sous le coup des massacres, épidémies et famines.

    1649 marque aussi le début de la dispersion de la nation huronne; des groupes migrent vers l'Ouest, donnant naissance aux Wyandots des Grands Lacsétablis entre USA et Ontario; d'autres rejoignent les Iroquois qui les assimileront; enfin, quelques centaines de Hurons-Wendats chrétiens suivent les Jésuites vers Québec et s'établissent définitivement sur le site de Jeune-Lorette en 1697. Environ 1500 personnes vivent aujourd'hui sur ce site, devenu réserve indienne de Wendake.

    Quant au site de Sainte-Marie, il a été peu à peu reconstruit à partir des fouilles archéologiques menées depuis 1920 et revit tous les ans, d'avril à octobre, pour le plaisir des petits et des grands !

     


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    Les Canadiens ont été profondément choqués par l'attentat du 22 octobre dernier au coeur de leur capitale. Un événement sans précédent dans l'histoire du Parlement, si on met de côté quelques intrusions et menaces malveillantes.

    Deux meurtres de soldats sur leur propre sol, à deux jours d'intervalle, ça fait beaucoup pour ce pays peu habitué aux agressions. Terrorisme ou actes isolés de malades mentaux ?

    Ottawa l'emblématique

    Edifice central du Parlement canadien.

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    La colline du Parlement offre un beau panorama sur la rivière des Outaouais. Ci-dessus le pont Alexandra.

    Depuis ces événements, les politiques essaient d'apaiser les esprits tout en renforçant les mesures de sécurité autour des forces armées. La presse appelle à prendre du recul et choisit de mettre en lumière ceux qui incarnent les grandes valeurs de la Patrie, comme le nouveau héros national, Kevin Vickers, sergent d'armes de la Chambre des Communes, qui a stoppé le tueur; ou bien les 5 passants qui ont tenté de sauver le caporal Nathan Cirillo, froidement abattu quelques minutes avant, alors qu'il effectuait une garde d'honneur devant le Monument aux Morts. La ville de Hamilton, proche de chez nous, et son régiment des Highlanders d'Argyll et Sutherland, dont faisait partie ce soldat, viennent de lui faire leurs adieux, lors de funérailles très médiatisées. 

    La présence de deux militaires devant ce Monument nous avait surpris cet été lors de notre passage à Ottawa. Ils y sont effectivement tous les jours, nous expliquait sur place une guide de l'office du tourisme, du moins pendant la belle saison. La dernière garde sera celle du 11 novembre; le Jour du Souvenir aura une tonalité toute particulière cette année...

    Ottawa l'emblématique

    La tombe du soldat inconnu, au pied du Monument aux morts. Derrière on aperçoit l'édifice Est du Parlement. 

    D'ailleurs ça y est, les poppys ont commencé à fleurir sur les vestes des Canadiens depuis le 1er novembre. Il y en avait ce matin à la caisse du supermarché, alors j'en ai pris un contre une petite contribution, et l'ai épinglé à mon blouson… très jolie façon d'honorer la mémoire des soldats canadiens. De leur côté, les écoliers reprennent comme chaque année leur plus belle plume pour adresser leurs hommages aux anciens combattants !

    Ottawa l'emblématique

    Lorsque nous avons visité le bâtiment central du Parlement, siège de la Chambre des Communes et du Sénat, nous avons subi un contrôle de sécurité à l'accès du rez-de chaussée. Mais l'entrée principale au pied de la Tour de la Paix, par où nous sommes sortis en fin de visite, est un simple hall, surveillé par un ou deux agents sans armes. Un jeu d'enfant pour ce Zehaf-Bibeau.

    Ottawa l'emblématique

    La tour de la paix, avec ses 53 cloches qui déroulent des airs populaires, tous les jours autour de midi. Ce 22 août nous avions eu droit au programme  "Volière ", avec notamment la célèbre Alouette, étiquetée "traditionnel du Québec" sur l'affichette !

    Ottawa l'emblématique

     La Chambre des sénateurs. Au fond, le fauteuil du Président du Sénat; derrière lui, le trône de la Reine ou de son représentant, le Gouverneur Général (le trône de droite est pour le conjoint). Lorsque la Chambre des Communes et le Sénat ont trouvé un consensus sur un projet de Loi, le Gouverneur Général accorde la sanction royale et le projet devient Loi; notre guide nous précise qu'il n'a pas besoin de prononcer un mot, un simple geste de sa part suffit à l'entériner. Ah bon, mais... un petit sceau royal ou une signature quand même ?

    Ottawa l'emblématique

     Buste de Samuel Champlain dans le salon de la francophonie; il n'existe aucun portrait exact du " père de la Nouvelle-France" car personne ne l'a jamais immortalisé de son vivant.

    Ottawa l'emblématique

    L'édifice Est du Parlement, qui abrite notamment des bureaux de Sénateurs.

    L'édifice Ouest est en cours de rénovation depuis 2011.

     

    Ces trois bâtiments parlementaires encadrent deux immenses pelouses, de part et d'autre de l'allée principale. C'est à cet endroit qu'a lieu le défilé traditionnel de la relève de la garde, tous les jours pendant l'été. Lors de notre séjour, les Highlanders d'Argyll et Sutherland étaient déjà présents, en détachement dans la capitale.

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Nous étions placés juste derrière l'équipe médicale.

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Un défilé au son des cornemuses, des tambours et des cuivres. 

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Des guides de l'office du tourisme se promènent devant les spectateurs et fournissent des informations en anglais et en français, et répondent à toutes les questions. Quel sens de l'accueil et du service, nous sommes impressionnés ! 

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Quelques manoeuvres, puis passage en revue de l'accoutrement des soldats.

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Le défile se termine sur la rue Wellington.

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Ottawa l'emblématique - La colline du Parlement

    Continuez la visite d'Ottawa dans un prochain article biggrin.

     

     

     

     

     

     

     


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    (Nouveau retour sur nos vacances d'été, et suite de l'article du 5/11/14 sur Ottawa…)

    En contrebas immédiat de la colline du Parlement, je vous invite à la balade le long du Canal Rideau, un ouvrage d'art qui fut à l'origine de la fondation d'Ottawa, anciennement Bytown.

    Ce canal est mis en chantier en 1826 par le lieutenant-colonel John By; il prend le relai de la rivière des Outaouais pour finir d'acheminer les convois militaires entre Montréal et Kingston (sur le lac Ontario); il a donc vocation a remplacer la voie directe du fleuve Saint-Laurent, jugé trop vulnérable car trop proche de la frontière américaine; en effet, les tensions entre loyalistes britanniques du Haut-Canada et les américains indépendantistes ayant conduit à la guerre de 1812-14 étaient encore vives.

    Flânerie ottavienne

    Le canal s'étend sur 202 km entre Ottawa et Kingston. Il se greffe ici sur la rivière des Outaouais, par le jeu d'une dizaine d'écluses qui sont encore manipulées à 8 mains !

    Il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Flânerie ottavienne

    Flânerie ottavienne

    En arrière-plan à gauche, le château Laurier, un hôtel de luxe construit au début du 20ème siècle en même temps que l'ancienne gare Union, située juste derrière et devenue Centre de conférences du gouvernement. La bâtisse de droite a l'âge du canal; elle hébergeait les services d'intendance du chantier.

    Flânerie ottavienne

    Flânerie ottavienne

    Plus de 5000 ouvriers irlandais et français œuvrèrent sur ce chantier. Nombre d'entre eux se sont définitivement installés à l'est du canal, dans la Basse-ville devenue aujourd'hui le By Market, qui n'a rien perdu de ses racines...

    Ce quartier populaire très agréable est un damier de restaurants, de pubs, de marchés couverts, de boutiques et de maisonnettes en dentelle, où l'on parle autant le français que l'anglais.

    Flânerie ottavienne

    On y trouve (enfin !) de la cuisine nord-africaine, absente (ou bien très discrète) dans le Grand-Toronto; on y découvre aussi une merveilleuse boulangerie française, miam !

    Privée de tendre mie et de croustillante pâte feuilletée depuis des mois, j'ai failli baver sur la vitrine et n'ai pas pu résister à l'appel des pâtisseries… sur les traces d'un autre illustre gourmet... Barrack Obama ! Son portrait tapisse tous les recoins de la boutique ! 

    Nous avons aussi testé un pub (très bon fish and chips, d'ailleurs), comme ça, pas de jaloux ! Et un bon restaurant de poissons, sans panure ni friture (enfin aussi!), qui, arrosé d'un bon vin blanc, a fini de nous convaincre que nous avions bien pénétré une enclave européenne en Ontario.cool

    Malheureusement mon appareil photo était en rade de batterie lors de nos sorties gastronomiques, je n'ai pas d'autre image de ce petit paradis à vous montrer… une autre fois peut-être.

    Notre découverte d'Ottawa s'arrête ici, nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour aller explorer au-delà du coeur de la ville. Cependant, sur le plan architectural nous avons sans doute vu l'essentiel. Les autres édifices de la capitale n'ont pas beaucoup de charme, pas même la cathédrale Notre-Dame… La preuve, on a été plus impressionnés par la grosse bête qui lui faisait face, devant musée des Beaux-Arts…beurk

    Flânerie ottavienne

    Pour en terminer avec l'historique succinct de la ville: Ottawa fut choisie comme capitale de la colonie britannique par la Reine Victoria en 1857, face aux concurrentes  Montréal, Toronto, Kingston et Québec.

    Elle doit sa victoire à sa position stratégique entre territoires anglophone et francophone, à son éloignement de la frontière américaine et à la  colline dominant la rivière des Outaouais qui en faisait un lieu privilégié pour y établir le Parlement. 

    Flânerie ottavienne

    Dix ans plus tard, le 1er juillet 1867, Ottawa devient la capitale du Canada avec l'entrée en vigueur de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique scellant l'avenir de la nouvelle confédération. 

     


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    Si vous demandez conseil à un Canadien pour une sortie nature en Ontario, il vous répondra:

    biggrin "A canoë trip (prononcez canou twip) at Algonquin Park !"

    L'incontournable parc Algonquin 

    Ni une ni deux, on l'a tout de suite ajouté à notre to-do-list

    ...et dans le planning vacances d'août 2014 (eh oui, encore un retour sur nos vacances de l'été dernier, et c'est pas fini...).

    Canoë... facile ! On a déjà donné sur l'Ardèche, sur la Sioule (beaucoup moins tendance que l'Ardèche mais sympa aussi). Alors ce n'est pas un petit tour sur un lac qui va nous faire peur... 

    Sauf que dans ces contrées sauvages, le canoë trip est un peu plus épique que sur nos rivières européennes: eek ?

    • D'abord, vous ne partez pas pour une simple demi-journée, mais au moins pour deux jours, histoire d'explorer une surface significative de cette étendue sauvage de la taille d'un gros département français (7600 km carrés). Donc vous partez avec tente et victuailles.
    • Deuxièmement, ne pestez pas à l'avance contre les courbatures et les ampoules que vous attraperez respectivement aux bras et aux doigts, car vous en attraperez aussi aux jambes et aux pieds. Mais oui, c'est qu'il faut transporter votre canoë dans la forêt sur plusieurs centaines de mètres entre les lacs ! frown
    • Troisièmement, on n'oublie pas d'emporter la lotion anti-moustique en été, une corde pour suspendre ses denrées hors de porter des bêtes sauvages, sans oublier de potasser les 10 conseils de base pour faire face à un ours menaçant ! beurk

    L'incontournable parc Algonquin

    A part ça, on est tout excités de partir en expédition nature, d'autant plus que les cousins se joignent à nous ! 

    Je réserve notre équipement quelques semaines à l'avance auprès de Chris, un gentil organisateur de canou twip en Algonquin (Algonquin Basecamp outfitters); pas besoin de trop se charger, il fournit presque tout : les tentes, les ustensiles de cuisines, et même les sacs de couchage (avec une housse intérieure toute propre, ah ouf!).

    Je choisis évidemment un parcours loin de la route 60 où se situent tous les campings et aménagements touristiques (Nous on est des vrais aventuriers !), sur le point d'accès numéro 3 côté ouest du parc. 

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine

    Et je réserve dans la foulée notre campement "backcountry" en bord du Rain Lake, auprès de Park Canada; rien de plus simple, en plus le service est bilingue.

    La veille du jour J, nous arrivons à Huntsville, littéralement la ville des chasseurs, pour une nuit de repos avant l'immersion dans le vrai Canada des trappeurs et bûcherons ! Nous passons au magasin  d'Algonquin Basecamp pour rencontrer Chris et régler les derniers détails de notre expédition.

    Chris ressemble un peu à Crocodile Dundee, ce qui ne m'étonne pas, il doit passer ses temps libres à explorer les 100000 lacs de la région, pêcher, ou traquer l'orignal, y compris l'hiver…

    Justement, je tombe sur un dépliant juste devant mon nez, "Winter trip", montrant une tente plantée dans la neige !!!

    oh "C'est pas trop froid en hiver ?"

    Crocodile Dundee me répond en riant de ma naïveté: "Si, mais on fournit des petits chauffages au fuel". 

    he Ah ah ! Nous y voila, le pays du vrai Canadien, bûcheron-trappeur-campeur par tous les temps...

    ouch "Euh, au fait Chris, il paraît qu'il va y avoir de l'orage demain soir ?!" La météo, notre pire ennemi, et pas de chance, une méchante tempête menace.

    "Maybe yes, maybe not…." Oh oh, Crocodile Dundee a des ancêtres normands. On verra demain matin alors, la nuit porte conseil.

    Le lendemain, les prévisions se confirment, le pire orage de l'été sera sur nous ce soir, pour un peu avant même qu'on ait eu le temps de monter la tente ! 

    Finalement nous déclarons forfait : une croix sur le canou trip pour cette fois, bouhouhouh !cry

    Qu'à cela ne tienne, nous allons tout de même profiter du parc pendant ces deux jours (mais passerons la nuit à l'abri au motel): balade pédestre aujourd'hui, puis canoë demain matin sur Rain Lake !

    Bien nous en prit, ce n'était pas bien engagé en milieu d'après-midi !

    L'incontournable parc Algonquin

    Finalement nous avons passé une très bonne soirée au sec, au Pub, à regarder les éclairs et les trombes d'eau déferler sur Huntsville  (et on imaginait bien l'ambiance de fin du monde sur notre ex-futur-basecamp de Rain Lake ^^).

    L'incontournable parc Algonquin

    Ce jour-là avant le déluge annoncé, nous avons pu profiter de quelques rayons de soleil en cheminant sur l'ancienne ligne de chemin de fer Ottawa- Arnprior-Parry Sound, reconnaissable par les quelques traverses qui s'y accrochent encore. Une ligne  construite à la fin du 19ème siècle pour le transport du bois.

    Parc Algonquin - la conquête du Canada sauvage

    Deux jours plus tard, sur notre route vers Ottawa, nous retrouvions cette ligne désaffectée à Cache Lake, ancien siège des bureaux du parc assortis d'une gare et d'un hôtel.

    Car au début du 20ème siècle le train de l'Algonquin transportait également des voyageurs vers des camps de jeunes ou des résidences de tourisme au coeur du parc. 

    L'incontournable parc Algonquin

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    Aujourd'hui à Cache Lake, les arbres ont recolonisé la place, il n'y a plus aucun bâtiment. Exactement le même scénario qu'au parc de Bon Echo ! Plus que des campings (avec bungalows et yourtes en nombre limité), et quelques cabanes dans l'arrière-pays. Priorité aux espaces sauvages !

    L'incontournable parc Algonquin

    Plus loin, au Centre d'accueil du parc, nous en apprendrons davantage sur cette ligne de train, pas toujours très engageante !!!... 

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    … et sur l'exploitation du bois….

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    … mais encore sur les gardes-forestiers, ces fameux Rangers, et leurs conditions de vie très difficiles (le froid, la crasse, le confort minimum)...

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    Un petit aperçu de cette vie, le lendemain de la tempête, avec une balade en canoë sous la pluie, recherche de bois sec (sous la pluie aussi), barbecue dans les courants d'air… Une demi-journée, ça nous a suffit ! Quels surhommes ces Rangers  !

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine

     

    La ligne de chemin de fer fut progressivement démantelée au cours du 20ème siècle, laissant la place aux routes pour les touristes comme pour le fret; des routes qui furent longtemps semblables à des pistes forestières, avec des rondins de bois pour passer les marécages !

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine

    Ci-dessus, le réseau des routes "aménagées" vers la fin du 19eme siècle dans l'Est ontarien (dans le triangle Saint-Laurent / lac Huron / rivière des Outaouais). La route la plus au Nord finit sur le lac Opeongo, à peu près au Centre du parc Algonquin.

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    La route hier...

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

    … et aujourd'hui.

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine 

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine

     La route 60, qui traverse le sud du parc sur 56 km, en distille les richesses au gré du Centre d'Art, du lieu historique de Cache Lake, du Centre d'accueil des visiteurs, ou du musée des bûcherons (que nous n'avons pas eu le temps de visiter).

    Parc Algonquin- partie 1: l'aventure humaine

    Au Centre d'accueil nous rencontrons les premiers occupants de la région, le peuple des Algonquins; habitant le long de la rivière des Outaouais à l'Est, venant dans ces forêts faire leurs provisions de nourriture avant l'hiver. Leurs contemporains vivent toujours dans cette région de l'Outaouais, entre Québec et Ontario.

    Parc Algonquin 1 - l'aventure humaine

     

    Mais on ne peut pas parler de l'Algonquin sans évoquer sa faune foisonnante …

    C'est surtout pour ça que l'on vient, alors  rendez-vous au prochain article pour en savoir plus !

     

     


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