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Sports d'hiver au Québec
C'est bien long la route vers le Québec, pourtant un si petit pas à l'échelle du pays…
La transcanadienne nous fait traverser des champs et des bois enneigés à perte de vue, puis une région aux mille lacs gelés (impressionnant, mais c'est encore du blanc !), et avant d'atteindre Ottawa, enfin quelques virages et vallons, ponctués de petites cabanes affichant "blueberries" (des myrtilles... ou bleuets en québécois).
Tout ce qui sort de l'ordinaire nous donne un peu de distraction ...
Du calme les enfants ! Allez, on va compter les drapeaux canadiens… (même en pleine cambrousse, y'en a toujours un qui traîne)… Tiens, qu'est-ce que je disais! Top pour moi, le drapeau !
Entrée au Québec à la sortie d'Ottawa (qu'on reviendra visiter une prochaine fois)… Bizarre, les feux tricolores ont changé de sens ! Serait-ce là une singularité québécoise?
En voici une autre, bien assumée: pas de "stop" ici, le moindre anglicisme est banni de la signalétique et du langage écrit en général. En plus, côté circulation, tous les carrefours ont autant de stops, pardon, d'arrêts, que de voies. Qui a la priorité, alors? Non pas celui de droite, mais le premier arrivé; et comme les canadiens sont très courtois au volant, ça ne fait jamais d'histoires… Je ne suis pas sûre que ça marcherait en France...
Nous atteignons les montagnes et notre destination, Mont Saint-Sauveur, à la nuit tombée.
C'est une petite station de ski à moins d'une heure de Montréal, avec un point culminant à 416 mètres (et je crois que la station la plus haute du Québec est le Massif de Charlevoix, qui culmine à 806m)!… Pas bien haut, ça…une colline plutôt qu'une montagne…rien à voir avec nos Alpes, Pyrénées, etc …
Oups, attention, terrain glissant, gardons pour nous ces réflexions de nantis … car avant notre départ de l'Ontario, certains nous ont prévenus: "les Québécois trouvent les Français arrogants " !
Est-ce un complexe d'infériorité vis-à-vis de la langue (certains disent que les Français utilisent de plus jolis mots) ? Peut-être aussi en raison de notre usage intensif du vouvoiement (ici on se fait facilement tutoyer) ? Ou à cause de certains Français qui débarquent ici comme en terrain conquis (et d'autres qui critiquent leurs montagnes…) ?
Toujours est-il que nous avons été drôlement bien accueillis … Il se peut aussi que les Ontariens exagèrent, n'étant pas très copains avec leurs voisins ...
Pour en revenir aux pistes de ski, elles sont évidemment limitées en nombre, mais la qualité est au rendez-vous: neige toujours fraîche, pentes arborées, niveaux de difficulté pour tous les goûts...
Evidemment, avec si peu de dénivelé, les pistes commencent toutes sur la ligne de crête et finissent toutes au niveau du parking ! A partir de là on peut emprunter la navette hippomobile pour rallier le point central.
Ici aucun risque de se tromper de point de rendez-vous ("Mais t'es où à la fin? Ca fait une heure qu'on t'attend à la buvette ! - Mais j'y suis à la buvette !"). Non, ici, pas de ça, on reste zen, et on n'a pas besoin de sortir son téléphone mobile comme des parisiens.
Encore plus de zénitude avec le feu de camp au pied des pistes !
Deuxième solution pour se réchauffer les extrémités.
Quand on ne veut plus skier on peut bien sûr faire un peu de luge (ici on dit faire une glissade), ou du patin à glace, à condition d'avoir son équipement. Ce qui est évidemment le cas des canadiens qui apprennent tous à patiner en couches culottes, et à tenir une canne de hockey avant de tenir sur un vélo.
Alors pendant le week-end et les vacances d'hiver, ne les cherchez plus, ils sont tous à la patinoire du coin:
En ce qui nous concerne, on est bien tentés par la version patinage-balade, mais ce sera pour une autre fois. Car on a rendez-vous avec un genre de glissade encore plus dépaysant...
… le tour d'un lac gelé en traîneau tiré par des huskies … Expérience courte mais vraiment inoubliable !
Après une demi-heure de petite route partiellement déneigée et serpentant entre les sapins, puis autant d'attente sur la rive par -17 °C (Ah, mais oui, ça se mérite un tour en traîneau !), on nous apprend les rudiments du guidage des chiens en 10 minutes et c'est parti ! "Allez les chiens, on y va !" et pour s'arrêter c'est "Stop, les chiens !", tout simplement, en appuyant à fond sur le crampon de freinage, bras tendus en basculant tout son poids vers l'arrière...
En pratique ça ne marche pas toujours aussi bien... quand les chiens de tête sont lancés, il font parfois la sourde oreille à nos cris ! Et quand leur prend l'envie d'un petit pipi, c'est arrêt non négociable pour toute l'équipée…
Mais ils ont quand même bien mérité une caresse, ces gentils toutous...
Notre séjour à la montagne s'achève et nous reprenons la route vers la capitale, Montréal, pour la suite des vacances...
Au revoir au Mont-Saint-Sauveur et à ses maisons de contes de fées !
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Commentaires
Sensationnelles, ces nouvelles du grand froid. Nous faisons un petit séjour au Canada par ton intermédiaire sans craindre les grands froids. C'est pourtant magnifiques ces paysages de neige et ces maisons de contes de fées.
A tous les quatre, une excellente année
Bisous