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Pour les vacances, nous allons faire une petite incursion en zone francophone en passant les fêtes de fin d'année chez nos "cousins" québécois, entre les Laurentides et Montréal …
J'aurai sûrement plein de choses à vous raconter à notre retour. Rendez-vous en 2014 !
Joyeux Noël à tous !
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Bonne année 2014 !
A ceux qui sont en maillot de bain dans l'hémisphère sud et souffrent du temps lourd, à ceux qui sur le vieux continent s'inquiètent d'un hiver trop doux, quand au même moment nous expérimentons des températures glaciales … je vous souhaite à tous, pour ce début d'année, un bon rétablissement climatique, une santé de fer pour supporter ces conditions déboussolantes et beaucoup de bons moments au coin du feu ou du climatiseur pour patienter jusqu'à la prochaine saison !
Place Jacques Cartier à Montréal le 1er janvier 2014
En Ontario sud, le dernier bulletin météo nous prédit un ressenti de -41°C demain, encore un nouveau bond de -10°C sans transition (finalement, hier, j'ai bien fait d'acheter ces bottes garanties "-43°C" pour le petit … une prémonition sans doute).
Lac des Deux Montagnes , parc national d'Oka, Québec
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C'est bien long la route vers le Québec, pourtant un si petit pas à l'échelle du pays…
La transcanadienne nous fait traverser des champs et des bois enneigés à perte de vue, puis une région aux mille lacs gelés (impressionnant, mais c'est encore du blanc !), et avant d'atteindre Ottawa, enfin quelques virages et vallons, ponctués de petites cabanes affichant "blueberries" (des myrtilles... ou bleuets en québécois).
Tout ce qui sort de l'ordinaire nous donne un peu de distraction ...
Du calme les enfants ! Allez, on va compter les drapeaux canadiens… (même en pleine cambrousse, y'en a toujours un qui traîne)… Tiens, qu'est-ce que je disais! Top pour moi, le drapeau !
Entrée au Québec à la sortie d'Ottawa (qu'on reviendra visiter une prochaine fois)… Bizarre, les feux tricolores ont changé de sens ! Serait-ce là une singularité québécoise?
En voici une autre, bien assumée: pas de "stop" ici, le moindre anglicisme est banni de la signalétique et du langage écrit en général. En plus, côté circulation, tous les carrefours ont autant de stops, pardon, d'arrêts, que de voies. Qui a la priorité, alors? Non pas celui de droite, mais le premier arrivé; et comme les canadiens sont très courtois au volant, ça ne fait jamais d'histoires… Je ne suis pas sûre que ça marcherait en France...
Nous atteignons les montagnes et notre destination, Mont Saint-Sauveur, à la nuit tombée.
C'est une petite station de ski à moins d'une heure de Montréal, avec un point culminant à 416 mètres (et je crois que la station la plus haute du Québec est le Massif de Charlevoix, qui culmine à 806m)!… Pas bien haut, ça…une colline plutôt qu'une montagne…rien à voir avec nos Alpes, Pyrénées, etc …
Oups, attention, terrain glissant, gardons pour nous ces réflexions de nantis … car avant notre départ de l'Ontario, certains nous ont prévenus: "les Québécois trouvent les Français arrogants " !
Est-ce un complexe d'infériorité vis-à-vis de la langue (certains disent que les Français utilisent de plus jolis mots) ? Peut-être aussi en raison de notre usage intensif du vouvoiement (ici on se fait facilement tutoyer) ? Ou à cause de certains Français qui débarquent ici comme en terrain conquis (et d'autres qui critiquent leurs montagnes…) ?
Toujours est-il que nous avons été drôlement bien accueillis … Il se peut aussi que les Ontariens exagèrent, n'étant pas très copains avec leurs voisins ...
Pour en revenir aux pistes de ski, elles sont évidemment limitées en nombre, mais la qualité est au rendez-vous: neige toujours fraîche, pentes arborées, niveaux de difficulté pour tous les goûts...
Evidemment, avec si peu de dénivelé, les pistes commencent toutes sur la ligne de crête et finissent toutes au niveau du parking ! A partir de là on peut emprunter la navette hippomobile pour rallier le point central.
Ici aucun risque de se tromper de point de rendez-vous ("Mais t'es où à la fin? Ca fait une heure qu'on t'attend à la buvette ! - Mais j'y suis à la buvette !"). Non, ici, pas de ça, on reste zen, et on n'a pas besoin de sortir son téléphone mobile comme des parisiens.
Encore plus de zénitude avec le feu de camp au pied des pistes !
Deuxième solution pour se réchauffer les extrémités.
Quand on ne veut plus skier on peut bien sûr faire un peu de luge (ici on dit faire une glissade), ou du patin à glace, à condition d'avoir son équipement. Ce qui est évidemment le cas des canadiens qui apprennent tous à patiner en couches culottes, et à tenir une canne de hockey avant de tenir sur un vélo.
Alors pendant le week-end et les vacances d'hiver, ne les cherchez plus, ils sont tous à la patinoire du coin:
En ce qui nous concerne, on est bien tentés par la version patinage-balade, mais ce sera pour une autre fois. Car on a rendez-vous avec un genre de glissade encore plus dépaysant...
… le tour d'un lac gelé en traîneau tiré par des huskies … Expérience courte mais vraiment inoubliable !
Après une demi-heure de petite route partiellement déneigée et serpentant entre les sapins, puis autant d'attente sur la rive par -17 °C (Ah, mais oui, ça se mérite un tour en traîneau !), on nous apprend les rudiments du guidage des chiens en 10 minutes et c'est parti ! "Allez les chiens, on y va !" et pour s'arrêter c'est "Stop, les chiens !", tout simplement, en appuyant à fond sur le crampon de freinage, bras tendus en basculant tout son poids vers l'arrière...
En pratique ça ne marche pas toujours aussi bien... quand les chiens de tête sont lancés, il font parfois la sourde oreille à nos cris ! Et quand leur prend l'envie d'un petit pipi, c'est arrêt non négociable pour toute l'équipée…
Mais ils ont quand même bien mérité une caresse, ces gentils toutous...
Notre séjour à la montagne s'achève et nous reprenons la route vers la capitale, Montréal, pour la suite des vacances...
Au revoir au Mont-Saint-Sauveur et à ses maisons de contes de fées !
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Passage obligé par la case poutine à Monréal...
Pour le décor, ambiance de pub montréalais ... vieilles briques et match de hockey à la télé...
Et voici la bête:
Vous apercevez quelques frites sous la sauce, et c'est bien l'aliment de base de ce plat typiquement québécois, agrémenté d'une sauce avec plusieurs variations possibles...
Finalement, ça se mange bien la poutine, même si ce n'est pas très "ragoutant"...
Ca donne quand même soif, alors rien de tel qu'une bière artisanale du coin pour l'accompagner.
On n'avait pas besoin de se laisser convaincre, mais les canadiens (eux aussi) ont besoin déculpabiliser quand ils boivent une pinte:
Au-delà de la diététique et de la gastronomie, on peut également se cultiver tout en se désaltérant: pour preuve la blonde artisanale de Chambly qui rend hommage aux Filles du Roy à qui les Québécois doivent …euh, on pourrait dire qu'ils leur doivent tout, puisque la plupart d'entre eux n'existeraient pas sans ces femmes !
C'est une page importante de l'histoire du Québec que nous relate l'étiquette de cette bouteille, et qui nous fait remonter à 1663. A l'époque, pour faire croître la population de la Nouvelle-France, Louis XIV y envoie en l'espace de 10 ans un peu plus de 700 femmes à la rencontre des soldats et paysans… A côté de ça, "L'amour est dans le pré" (ça passe à la télé ici aussi), c'est de la rigolade ! La plupart de ces femmes étaient orphelines et sans le sou, mais quelques-unes bien nées, et "réservées" aux officiers, étaient aussi du voyage. Elles partaient avec une dot et la promesse d'un avenir meilleur...
Et elles ont réellement sauvé la belle province: la population passa de 2500 à plus de 5000 âmes en dix ans, de quoi faire meilleure figure face aux voisins anglais ou iroquois !
Alors, tchin tchin ! Buvons à la santé des aïeules des Québécois !
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Nous voilà partis à la découverte de Montréal après notre séjour dans les monts des Laurentides...
En chemin nous avons fait un petit détour par le parc national d'Oka, mais je vous en parlerai dans un prochain article.
Bon, autant vous le dire tout de suite, l'hiver n'est pas la meilleure saison pour visiter Montréal, surtout avec de jeunes enfants !
Verglas sur les trottoirs, froid polaire, petits pieds qui jouent un moment dans la neige avant de déclarer forfait…Dur dur le tourisme urbain en cette saison !
C'est pour ça qu'on a juste fait un coucou de loin au Mont-Royal ! Malgré un temps dégagé, parfait pour profiter d'une vue panoramique sur la ville, on a vite rebroussé chemin: beaucoup trop ambitieux à pied, ce sommet ! Ce sera pour notre prochaine visite en une saison plus clémente….
Nous avons évidemment mené un bout d'exploration à l'abri de la fameuse ville intérieure (le RESO), qui est le plus long complexe souterrain au monde avec ses 30 km de couloirs interconnectés desservant des stations de métro, des centres commerciaux, des immeubles de bureaux ou des bâtiments publics.
--> Plan de la ville intérieure
Mais nous sommes vite remontés parce que, même par -15°C, le bon air pur nous manquait et nous n'avions pas vraiment de shopping à faire.
D'un point de vue architectural, pas de grosse surprise dans la ville extérieure: les édifices sont très carrés, même si quelques clochers soulagent cette austérité, comme celui du marché Bonsecours, abritant des petites boutiques chics qui mettent en valeur le made in Canada (cuirs, fourrures, art inuit…), ou celui de la basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde, qui, en dépit de son nom pompeux, semble perdue dans l'ombre des immeubles voisins, mais dans laquelle on découvre avec plaisir des rondeurs, courbes et couleurs qui réchauffent davantage que l'air pulsé des galeries marchandes.
Le centre ville depuis le vieux port.
La fameuse rue Sainte-Catherine, une incontournable pour le shopping (non merci, pas pour cette fois…)
La rue Saint-Paul, ses galeries d'art, ses restaurants et pubs (oui, ça, on y va !)
Notez le drapeau du Québec en bleu et blanc
L'imposant édifice Sun Life, un fief de la Finance.
Le marché Bonsecours
Une petite fourrure ?
La basilique-cathédrale Marie-Reine-du-Monde
On a aussi apprécié le charme vintage de la ville, vieille brique et ferronnerie...
les quais aménagés pour la balade,
La tour de l'horloge avec le pont Jacques-Cartier en arrière-plan
La patinoire naturelle dans un des bassins du port (bassin Bonsecours), en cours d'entretien.
Au milieu de ce bassin, le parc Bonsecours où se trouve une deuxième patinoire (artificielle cette fois).
Et même sur les cheminements on peut glisser, tant le verglas est épais !
les rues résidentielles bien sages, avec leurs escaliers extérieurs (typiques de Montréal à ce qu'il paraît).
Un peu d'excentricité par ci par là !
Et, hiver oblige, on a beaucoup profité de la ville nocturne et de ses superbes illuminations, un vrai musée à ciel ouvert:
L'hôtel de ville
La place Jacques Cartier surplombant le Vieux Port
Le Palais des Congrès
Le quartier des Arts
Et voici notre coup de coeur: une petite cure de luminothérapie sur la place des Festivals…
Quésaco?
C'est un grand champ de fleurs artificielles au coeur de la cité enneigée, habité d'une ambiance hyper-zen … On oublie quelques instants le froid qui nous pique les joues pour goûter à la douceur de ces chaudes lueurs ...
La magie nous accompagne encore un moment sur le chemin du retour, faisant apparaître de jolies fresques lumineuses sur les façades … Bravo et merci aux artistes !
Hormis ces Montréalais invisibles qui nous ont fait rêver, ceux que nous avons rencontrés en chair et en os nous ont spécialement épatés par leur bilinguisme parfait (rien à voir avec les Ontariens qui ont oublié le français dès la sortie de l'école), passant d'une langue à l'autre en un clignement d'oeil, et aussi par leur sens de l'accueil, leur calme et leur courtoisie.
C'est donc sans surprise que, lorsque nous sommes rentrés du feu d'artifice dans un métro bondé mais sans aucune bousculade, les seuls individus éméchés et bruyants étaient, je vous le donne en mille, trois étudiants français, dont un breton ...
Ah oui, le feu d'artifice… On l'apprécie encore davantage ici puisqu'on l'attend pendant des heures interminables dans un froid polaire… Un Gaspésien (habitant de la péninsule de Gaspésie au Nord-Est), croisé sur la place Jacques Cartier, entendant notre accent "pas du coin" et nous voyant grelotter, nous questionne et finit par nous donner son truc: "Allez en bas, dans la foule… il y fait très chaud ! ". Elémentaire ... la chaleur humaine !
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