• Maintenant que s'installe la grisaille, c'est le moment de se replonger, pour le moral, dans les couleurs paradisiaques de notre expédition du mois d'octobre sur la péninsule Bruce.

    C'est une langue de terre de 100 km qui s'avance sur le lac Huron, délimitant, côté Est, la baie géorgienne.

    En route vers la Péninsule Bruce

    Un départ sous la pluie, et quatre heures pour rejoindre le port de Tobermory, à l'extrême nord de la péninsule, en coupant à travers une campagne ontarienne plutôt monotone. Après nous être battus pendant une heure avec le GPS pour éviter des grands axes sans surprise ("Si on tourne à gauche ici, ça revient au même !"), ce qui nous vaudra un ou deux demi-tours, nous finissons par emprunter une route secondaire plus pittoresque ("euh, tu crois qu'il y a du goudron sous la boue  ?...").

    Pourtant, bien nous en prit puisque, à quelques kilomètres de la ville de Caledon, un petit trésor naturel nous accueille au détour d'un virage, au fond d'un vallon: les Badlands de Cheltenham, une saignée d'argiles rouges au milieu de la forêt multicolore.

    En route vers la Péninsule Bruce

    Pourtant, aucun panneau touristique pour suggérer le détour, aucune explication sur place non plus, seule la toponymie donne des indices, par exemple un village nommé Terra Cotta que je trouve sur la carte, à proximité...

    Il faudra consulter la toile pour trouver le nom et l'origine de ce paysage, une formation géologique appelée Queenston Shale (argiles rouges et vertes colorées par les oxydes de fer), qui n'affleure qu'à de rares endroits en Ontario. Pour la préservation du site, les chemins de randonnée qui y arrivaient ont été fermés. On comprend mieux l'absence de pancartes.

    Après une petite incursion sur le site, pour la photo, nous repartons avec aux pieds un petit souvenir coloré dont les tapis de la voiture se souviendront tout le week-end...

    A l'approche du lac Huron, les nuages décident de rebrousser chemin - génial ! - et nous abordons la péninsule sous un beau ciel de vacances.

    Après avoir vu défiler des kilomètres de forêt dense - mais hélas absolument aucune trouée qui nous permette de  voir le lac Huron - nous atteignons notre première étape: le parc national de la péninsule Bruce à quelques kilomètres au sud de Tobermory.

    Attention, ici, impossible d'entrer dans un parc national ni vu ni connu, il faut passer par la cabane du gardien et s'amender d'un ticket d'entrée (autour de 15 $ par véhicule): le prix de l'entretien des chemins et d'une nature préservée ! Mais la suite nous fait vite oublier ce petit inconvénient.

    Nous nous attablons en bordure du "petit" lac Cyprus pour un pique-nique zen, ponctué d'apparitions-éclair d'écureuils jouant au chat et à la souris.

    En route vers la Péninsule Bruce

    En route vers la Péninsule Bruce

    Un lac, une forêt, des canoës, on est en plein dedans ! ... A une cabane en bois près...

    Pour la digestion, un peu de marche en direction du "très grand" Lac Huron (il est bien caché celui-là !); on ajuste la casquette et c'est parti !

    En route vers la Péninsule Bruce

     

    La suite au prochain épisode….


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  • Après notre randonnée entre lac Cyprus et lac Huron, nous continuons notre route vers le port de Tobermory où nous filons réserver une chambre dans un motel avant qu'il ne soit trop tard; les places se font rares en ce week-end de Thanksgiving, le coin étant très prisé; nombre de citadins du sud y ont un petit ou grand cottage les pieds dans l'eau.

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory

    Pas mal en effet !

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory

    Tobermory est à vocation essentiellement touristique, avec tout de même quelques bateaux de pêche. Mais le plus gros navire dans ce port est un ferry qui fait quotidiennement la navette entre la péninsule et l'île de Manitoulin, à partir de laquelle on peut gagner la rive nord du lac Huron.

    En flânant sur les quais nous apprécions le bon air frais, et ces bleus intenses, relevés par des touches de couleurs sur les  embarcations et les constructions, dont l'omniprésent drapeau blanc et rouge…

    Hummm ! Qu'il fait bon vivre au Canada pendant l'été indien !

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory  

    Peninsule Bruce: Tobermory et le parc des îles Fathom

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory

     Peninsule Bruce: Tobermory et le parc des îles Fathom

    Ça, c'est quelque chose qui m'a interpellée en arrivant au Canada:  pourquoi hissent-ils ce drapeau à tout bout de champ ? C'est vrai qu'il est beau, simple, élégant…mais quand même, ça semble un peu exagéré…au-delà des bâtiments publics, entreprises ou commerces, au moins une maison sur dix affiche les couleurs nationales ! Au départ j'ai cru qu'on était à la veille d'une coupe du monde de hockey, mais le temps file et les drapeaux restent;  Fierté ? Patriotisme? Tradition? Message aux arrivants ? C'est une question qu'il faudra creuser….

     

    Un point à ne pas manquer à Tobermory: l'observatoire de la maison des parcs nationaux, une tour qui vous amène à 20 mètres au-dessus du sol, de quoi contempler tranquillement le lac et ses îles, et se rendre compte de l'étendue de la couverture forestière.

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory

     

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory

     

    Quand vint le soir, avant d'aller dîner (pardon, ici il conviendrait mieux de dire "souper", à la façon québécoise), donc avant d'aller souper sur le port, de commander un Fish and Chips bien croustillant et calorique, en écoutant un groupe de musique country qui ne semblait pas gêner le sommeil de notre petit boy épuisé par le grand air, il y avait une chose que je voulais absolument voir, une chose tout à fait classique pour une fille de la côte atlantique (ouest) comme moi: le coucher de soleil sur le lac Huron !

    Et nous voici, carte routière en main, filant plein Ouest, à la poursuite des derniers rayons...

    Peninsule Bruce (suite): Tobermory

     

    C'est déjà joli comme ça, mais moi j'en veux plus !

     

    Deux kilomètres dans les arbres, sans apercevoir plus que cette lueur orangée au-delà des cimes, et la route vire soudain au nord, avant de tourner aussitôt vers l'est : c'est maintenant ou jamais, nous nous engouffrons dans un chemin de terre sur la gauche … 

    Hélas, quand nous lisons dans nos phares le très inhospitalier "PRIVATE WAY - NO TRESPASSING", notre quête s'arrête brutalement et, dans un grand soupir de déception,  je dis adieu à mon soleil couchant !

    Ici, même le soleil se paye, seuls les gens dans leurs petits ou grands cottages "les pieds dans l'eau" en jouiront … Pour les autres, il reste tout de même une solution: la balade en bateau au crépuscule, sous réserve d'un temps dégagé !

    A ce moment-là j'ai pris toute la mesure de notre privilège français à pouvoir accéder à la côte sauvage aussi facilement… Vive le Conservatoire du littoral français !

     

     

     

     

     


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  • Il promet d'être rude: déjà une moyenne de -8°C pour cette deuxième semaine de décembre !

    Préparons-nous sérieusement à l'hiver !

    Et pour compléter cette entrée en matière, alors que je me plonge dans la "December 2013 newsletter" de l'école, voilà que, entre le énième rappel sur les en-cas qui doivent être absolument "nut-free" (sans noix, à cause des allergies, et ici c'est d'autant plus difficile qu'ils aiment le beurre de cacahuète) et celui sur les cheveux des enfants qui doivent, eux, être "lice free" (sans poux), je tombe sur le paragraphe "Inclement Weather " (conditions météo difficiles) où je lis avec effroi :   

      "For extreme cold and temperatures with or without a wind chill factor:  (grand froid, avec ou sans le facteur "vent")

              A) warmer than -15 C students may remain outside for all regular outside activities   (au- dessus de -15°C, tout le monde dehors comme d'habitude pour les récrés et le sport)

              B) between -15 C and -20 C, students may remain outside for no longer than 20 minute intervals at a time (entre -15 et -20, on sort toujours mais pas plus de 20 minutes d'une seule traite - Ah, merci !)

               C) colder than -20 C, students must remain inside." (en-dessous de -20, pas de sortie - Ouf !)"

    Voilà, maintenant on sait à quoi s'attendre.

    Dans ces moments-là, la question que toute maman se pose en priorité c'est: "Mais comment vais-je habiller mes petits canards?". Nouveau blouson, pantalon de neige, chaussettes et collants doublés, sous-pull isolant, combiné bonnet-cahe-nez-cache-oreille, bottes fourrées, gants imperméables, et quoi encore ?

    Préparons-nous sérieusement à l'hiver !

    Bref, je sens qu'il va me falloir plusieurs semaines, et de l'endurance, avant d'avoir l'équipement au complet pour les deux oiseaux...

    C'est que, hormis la longue liste de vêtements, il faut prendre en compte plusieurs facteurs ralentissants, par exemple:

              - le petit qui choisit toujours le moment des courses pour s'endormir (plus difficile pour essayer le blouson ! Mais bon, là, pour être honnête, ça m'arrange bien, au moins il est sage pendant deux heures)

              - la taille introuvable: le XL en taille enfant est trop petit, et le S en taille adulte est vraiment trop grand (véridique ! la demoiselle est hors normes canadiennes !)

              - l'imprimé léopard rose et blanc qu'elle adooore ! (là c'est moi qui dit non !)

    Préparons-nous sérieusement à l'hiver !

    Au-delà du bien-être de mes enfants, mon ego est en jeu également, car je ne voudrais pas revivre l'expérience de la petite note informative du mois dernier dans l'agenda : "Yuna was cold at recess today" (elle a eu froid à la récré ma tchoupette !), signé la maîtresse ! A l'époque il ne faisait que +6°C...

    Alors, si je vous dis que je stresse un peu pour l'hiver, vous me croyez? 


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  • Il nous a fait une petite visite vendredi, avant la tempête de neige (je vous raconterai) ! Peut-être un oiseau de mauvais augure, finalement ? Mais je n'ai pas envie d'y croire, une si jolie boule rouge ! 

    La photo est un peu à contre-jour, mais il ne m'a pas laissé de deuxième chance: Gabriel m'a regardée, sans comprendre, lâcher le paquet de pâtes, me ruer vers le bureau où j'avais laissé l'appareil photo, et le rejoindre à la fenêtre… et clic-clac, l'oiseau est dans la boîte ! Il s'est envolé quelques secondes plus tard.

     

    Le cardinal rouge ne migre donc pas en hiver, je devrais avoir d'autres occasions de l'observer ! 

    Sur la toile on apprend qu'il a été longtemps capturé pour servir d'animal de compagnie, ça ne m'étonne pas ; la première fois que j'en ai aperçu un, j'ai pensé, en voyant sa couleur et sa huppe, qu'il s'agissait d'une perruche évadée de sa cage. Il paraît que son chant est très joli aussi, proche de celui du rossignol.

    Ce n'est pas une espèce protégée, il est très répandu en Amérique du nord, et sa population a même tendance à augmenter car il n'a pas peur d'approcher les maisons pour se nourrir.

    C'est agréable une petite touche de rouge dans tout ce blanc !

    En voici une deuxième, pour se préparer à la semaine qui promet d'être enneigée ...

    Le cardinal rouge


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  • Les râteaux et souffleurs de feuilles sont encore sur le pas des portes, et voilà qu'il faut sortir les pelles et déneigeuses en quatrième vitesse.

    Alerte, tempête de neige !

     Allez, au boulot !

      

    Alerte, tempête de neige !

     Beau travail, merci !

     

    Car depuis samedi, pas de répit...

    Samedi, 9h - Tout est déjà blanc et lisse au réveil; la route devant chez nous se démarque à peine du trottoir, et les flocons continuent de tomber par milliers ….

    12h30 - Toujours pas d'accalmie et le verdict tombe: tempête de neige sur une grande partie du Québec, et …. aussi sur la pointe ouest du lac Ontario: ça, c'est nous, en plein dans le mille ! 

    14h: J'ouvre grand ma porte pour saluer le voisin (et propriétaire) venu déneiger notre perron (c'est comme pour les feuilles, c'est inclus dans le loyer, très bon plan !); il est engoncé dans une épaisse combinaison qui le couvre des orteils jusqu'au sommet du crâne. A peine le temps de lancer un "Hi ! How are you?", que VLAN ! je me prends un gros coup de vent glacé dans le nez… Aïe ! J'aurais dû m'en douter !

    OK …Plan B: je referme la porte en l'entrebâillant juste assez pour pouvoir bavarder :

    • "Quel temps, n'est-ce pas ?"... "Oui, mais c'est assez exceptionnel " (Ah, ouf !)
    • "On a 3 ou 4 épisodes neigeux de ce type chaque hiver" (Génial, ça en fera un de moins !)
    • " Si vous devez aller faire quelques courses, ne prenez pas la voiture, ça sera plus sûr à pied" (Mais oui, et une petite balade dans la neige fera du bien aux enfants)
    • "C'est très localisé, ma soeur vit à 15 km plus au nord et ils n'ont rien eu !" (Ah bon, et pourquoi nous alors ?)

    "Thank you !", je referme ma porte et consulte le bulletin météo: ce phénomène très localisé s'explique par la venue d'un courant d'air froid made in USA déjà bien chargé et qui a trouvé amusant de ramasser un peu plus d'eau en passant sur l'extrémité du lac Ontario avant de la relarguer illico en atteignant la rive nord.

    Voici un petit visuel de la tempête dans le jardin (si ça veut bien fonctionner et si vous mettez le son, vous aurez droit à quelques commentaires pertinents):

     
     

    tempête de neige à Oakville par m-picot-44

     

     15h: Toujours autant de flocons… Bon, les courses, ça attendra bien demain… ce soir on va faire des pâtes, y'a encore du ketchup et du parmesan, sauvés !… Et puis, il faut positiver car jamais on n'aurait pu trouver meilleur moment pour installer le sapin de Noël ! 

    Alerte, tempête de neige !

    22h: on va se coucher et il neige toujours, pffff !

     

    Dimanche, 9h: enfin le calme ! Vite, les bottes de neige, on sort de notre tanière !

    Les petites surprises côté jardin:

    Alerte, tempête de neige !

    Mais qui a gâché notre beau tapis ?

    Alerte, tempête de neige !

    Et qui a sculpté des festons sur la clôture ?

     

    Alerte, tempête de neige !

    Trouvé ! 

     

    Alerte, tempête de neige !

     A notre tour maintenant !

     

    Alerte, tempête de neige !

    Un serpent des neiges

    Alerte, tempête de neige !

    Un gros cheesecake de 30 cm d'épaisseur sur la table de jardin !

     

    Les petites surprises au bord du lac:

    Alerte, tempête de neige !

    Une sorte de banquise fragmentée a envahi l'entrée du port

    Alerte, tempête de neige !

    Alerte, tempête de neige !

      Et quand on tourne le dos au lac, ça sent presque la montagne...

     

    Lundi, 8h: en route pour l'école ! Superbe lumière du soleil levant sur la neige, sous un ciel d'aquarelle ... Un parcours d'obstacles pourtant, car tous les trottoirs n'ont pas encore été dégagés et la neige en surplus forme des barrières sur les passages piétons… L'après-midi je dois faire l'aller-retour avec le sac-à-dos pour porter le petit Boy qui refuse de mettre à nouveau les pieds dans la neige…grrr!  J'ai l'impression de partir pour un trek avec une tonne d'attirail sur le dos !

    La luge sera peut-être une bonne solution la prochaine fois.

     

    Alerte, tempête de neige !

     

    La cour d'école, qui d'habitude n'est pas fermée (Etonnant au premier abord ! En fait, les enfants sont sous la surveillance d'adultes en gilets fluo), est désormais clôturée de murs de neige:

     

    Alerte, tempête de neige !

    Personne dans la cour: on est super en retard, avec tous ces slaloms dans la neige !

    Mardi, 8h: il re-neige, et les cantonniers n'ont pas encore pu passer partout… Heureusement, ça ne durera pas et tout rentre dans l'ordre dans l'après-midi.

    Prochain épisode de neige prévu ce week-end… pour nous c'est sûr, ce sera Noël aux tisons ! Et vous ?


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