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Nous avons choisi la Nouvelle-Ecosse (mais ici on l'appelle de son nom latin, Nova Scotia) pour découvrir le littoral atlantique canadien.
Une jolie balade d'une semaine entre mer et montagne, ports de pêches et maison colorées, culture acadienne et culture celtique, que je vous laisse découvrir au fil de quelques articles...
Depuis l'avion nous découvrons une île très largement boisée et couvertes de lacs, encore et encore, bref, une vraie terre canadienne.
Première escale, la capitale...
Halifax
De l'aéroport international, nous filons vers le sud par l'autoroute 118 et empruntons le pont payant MacKay qui enjambe le bras de mer séparant Dartmouth, sur la rive Est, de Halifax en rive Ouest. Le passage coute un petit dollar, mais l'agent en poste dans la cabine ne prend pas les pièces, non, il fait juste la monnaie, qu'on n'a plus qu'à jeter dans le panier… "Drôle" de métier !
La ville a un petit air de Québec avec sa citadelle dominant le port, les ruelles qui dévalent les pentes en droite ligne jusqu'à la mer, et la promenade des quais. Mais la comparaison s'arrête là, on n'y retrouve pas le charme "vieille France" de Québec...
La forteresse est un vrai terrain de jeu; les enfants en découvrent les recoins au gré du programme X'plorateurs de Parc Canada (une chasse aux indices), tandis qu'un autre groupe hurlant pourchasse un garde avec des épées de bois ! Encore une fête d'anniversaire originale comme les Canadiens savent si bien faire !
Un petit moment de recueillement au musée militaire de la citadelle, devant la réplique du monument de Vimy, près de Lens, qui commémore les pertes canadiennes sur ce champ de bataille en 1917.
La balade sur les quais est particulièrement agréable.
On y découvre l'île George et son phare, le marché fermier où nous déjeunons d'un délicieux repas bio, la brasserie Keith, le musée maritime, le quai des câbliers transatlantiques, le quartier historique et bien sûr les stars du lieu: les bateaux de pêche et vieux gréements.
Le phare de l'île George :
La brasserie et son marché:
Les quais devant le musée maritime:
Le ponton des câbliers transatlantiques, qui œuvrèrent au début du 20eme siècle pour connecter Terre-Neuve et l'Europe au réseau télégraphique.
Dans l'histoire maritime de Halifax, on retiendra aussi que 4 navires en partirent en avril 1912 pour repêcher les noyés du Titanic, qui avait sombré au large de Terre-Neuve; un peu plus de 300 corps ont été ramenés ici.
Dans la soirée, nous remontons la rive Est du bras de mer pour atteindre l'anse de Fisherman's Cove où nous dinons dans un restaurant de fruits de mer presque vide. Normal, il est déjà 20h, et le Canadien dîne bien plut tôt, vers 18h...
Nous avons juste le temps de profiter des dernières couleurs du village avant le coucher du soleil.
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Le deuxième jour de notre road trip, nous découvrons le littoral au sud-est de Halifax, de crique en crique, depuis Peggys Cove, pittoresque port de pêche, jusqu'à Lunenburg, un havre multicolore inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Peggys Cove:
Un paysage de landes rocheuses parsemées de moraines et de lacs glaciaires, qui s'incline en douceur vers la grande bleue.
Sur l'arrière-plan tout en gris et bleu, les couleurs vives tranchent sans complexe… Un plaisir à photographier !
Le monument à la mémoire des pêcheurs néo-écossais, par William E. deGarthe:
Nous poursuivons sur la route côtière qui contourne la baie de St. Margarets.
Chester, ses pontons et et ses chapelets de bouées roses:
Mahone Bay, ses 3 églises accolées, son artisanat de renom et ses maisons tape-à-l'oeil.
Lunenburg
Cette cité portuaire était initialement habitée par des indiens Micmacs et des Acadiens; à la fin du 18ème siècle, la couronne britannique y fait venir des colons européens protestants, principalement germanophones, pour dissuader les Acadiens, catholiques, d'y revenir après Le Grand Dérangement (je reparlerai des Acadiens dans un prochain article).
Chassés par la pluie et pressés par notre planning, nous n'avons pas pu rester longtemps dans cette charmante ville. Dommage, j'aurais bien passé une journée complète à arpenter les ruelles colorées qui ont servi de décor à l'une de mes séries préférées de 2014, Haven (en français Les mystères de Haven)! J'y ai retrouvé quelques lieux de tournage.
Une des rues principales dans la série Haven
Un autre lieu de tournage:
La mairie devient l'Hotel de police dans la fiction:
Lunenburg était réputée pour ses chantiers navals. Le plus célèbre bateau canadien, fierté de la province, y est né: le Bluenose (surnom donné aux néo-écossais, mais il n'y a pas vraiment d'explication sur son origine, peut-être une pomme-de-terre violette locale ?…). Conçue pour la pêche à la morue, cette goélette participe en 1921 à la course internationale des pêcheurs, la remporte, et conserve le titre pendant 17 ans !
On ne peut pas l'éviter, il est sur la plaque minéralogique et dans toutes les boutiques:
D'ailleurs, aucun Canadien ne sort jamais sans son Bluenose !
Triste fin hélas: après sa défaite en 1938, il est vendu à l'étranger et fait naufrage en 1946.
Son successeur, le Bluenose II est à quai à Lunenburg le jour de notre passage.
Allez, tout le monde en voiture, il y a encore tant de choses à voir chez les nez-bleus . Depuis la côte sud, nous coupons directement vers le Nord pour rejoindre la baie de Fundy dans l'après-midi.
La suite au prochain article….
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Retour de la desperate housewife à son caddie… Elle adore tellement mon supermarché qu'elle lui tire le portrait… (en cachette, bien sûr, sinon ils vont la prendre pour une folle. Ce qui est peut-être déjà le cas, grâce aux caméras de surveillance. De toute façon elle a déjà prévu la réplique: "c'est pour savoir si c'est bien ce que veu(len)t mon mari/mes enfants", à adapter en fonction du produit bien entendu ).
En tout cas, si dans quelques mois en France on me questionne sur les habitudes alimentaires outre-atlantique, du genre "Les Canadiens mangent-ils gras?", au lieu de répondre simplement "oui", je pourrai ajouter "Saviez-vous qu'ils consomment de l'huile de canola?" Ça épatera la galerie parce que personne ne connait le canola … alors que c'est juste la traduction franco-canadienne de colza.
Dans les liquides bizarres, y'a aussi ça:
et des rayons entiers de glaçage de toutes les couleurs pour amuser les enfants au goûter:
Pancakes et sirop d'érable, un duo incontournable:
Ici, la crème n'est pas fraîche mais "sure" (= aigre), traduction littérale de l'anglais "sour", mais qui rend le produit moins appétissant :
Un rayon entier de tablettes de cheddar et mozzarella ! Le ratio anglais/italien est equilibré, mais le "fromage suisse" est une espèce vraiment rare, y compris au rayon des fromages râpés.
Un légume mystère fait son apparition sur les étals en ce moment ???
Réponse: des fiddlehead = crosses de fougères. On en a vu pour la première fois dans nos assiettes au restaurant, c'est très bon !
Au rayon emballages, tout ce qu'il vous faut pour un lunch réussi au bureau:
Et en version économique, les lunchbags:
En changeant de crémerie, je tombe sur ces jolies bouteilles au LCBO. Ouah! Vite j'appelle les copines !
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La baie de Fundy est un bras de mer logé entre la côte sud du Nouveau-Brunswick et la côte nord de la Nouvelle-Ecosse.
Je n'avais jamais entendu parler de cet endroit, pourtant il s'y passe tous les jours un phénomène naturel notable : les plus hautes marées du monde (en tout cas, c'est ce qui est dit et écrit là-bas!).
L'amplitude moyenne est de 16,8m, et quand la mer se retire il en résulte des immensités de vase rouge sur le rivage.
Wolfville
Grand Pré
Nous faisons halte à Grand Pré, ancien village acadien, où nous découvrons quelques bribes de la vie de ces 1500 pionniers français, chassés de leurs terres par les anglais en 1755. Nombre d'Acadiens sont revenus en Nouvelle-Ecosse plus tard, mais ils ont dû s'établir dans d'autres zones.
A la place du village se trouvent quelques monuments au milieu d'un jardin, dont une église-mémorial et une statue d'Evangéline, héroïne du roman de H. Longfellow devenue symbole de la diaspora acadienne. Cette jeune fille perdit la trace de son amour lors de l'exode et le chercha toute sa vie dans le sud américain où elle avait émigré. Hélas, elle ne le retrouva que sur son lit de mort.
Le drapeau acadien: une petite étoile sur un fond bleu-blanc-rouge.
C'est évidemment une Acadienne qui nous accueille à la boutique du site historique national. Elle dit s'appeler Thibault ou un nom approchant, ça sonne bien poitevin ou angevin !
C'est le paysage de Grand Pré qui garde l'empreinte la plus vive des Acadiens. Ils avaient érigé des digues autour des champs cultivables pour protéger les récoltes, et les Planteurs de Nouvelle-Angleterre qui prirent possession des terres après eux continuèrent à les entretenir. Rien d'extraordinaire dans ce paysage rural, si ce n'est le travail de conception et de construction des digues, ce qui lui vaut d'être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO.
En fin d'après-midi nous atteignons notre Bed and Breakfast, Willie Ed's B&B. Une belle maison de maître tenue par un couple charmant, où nous passerons la nuit la plus confortable de tout notre séjour.
Détail insolite, le propriétaire nous explique que le sous-sol de la véranda recèle un abri antinucléaire ! Apparemment des centaines de canadiens en auraient pourvu leurs maisons pendant la guerre froide !
Pour le diner nous pique-niquons sous les derniers rayons du soleil (hamburgers et frites achetées dans un "bouiboui" sur la route) au parc de Five Islands. La mer est haute cette fois.
Le lendemain, une demi-journée de route nous attend pour rejoindre l'île du Cap Breton où nous passerons les trois derniers jours de notre périple.
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