• C'est officiel, les statistiques sont tombées: il y a quatre fois moins de personnes qui se déplacent pour voir un match de hockey des Maple Leafs* que pour … visiter les fermes de l'Ontario ! 

    Qui l'eût cru ?  Quand on sait que le hockey est aux Canadiens ce que le football est aux Français, eh bien, on se réjouit pour les agriculteurs d'ici.cool

    Je ne vous préciserai pas que ces statistiques incluent les 250 000 scolaires qui font une sortie à la ferme chaque année (et que leur Papa n'emmènera peut-être pas de sitôt assister aux coups de crosses et tamponnages sur glace… ), ni qu'elles proviennent d'une association d'agro-marketing.

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Pour ne pas faire mentir les sondages, en bons canadiens d'adoption que nous sommes, nous avons donc renoncé à ces billets pour un match de hockey fournis par des collègues sympas (aussi parce que c'était le soir, en semaine, et que je n'avais pas encore de baby-sitter) et avons mis le cap, dès le week-end suivant, sur une foire agricole (conseillée par les mêmes collègues… mais de quel côté des sondés sont-ils donc ?)

    La foire d'Ancaster se déroule tous les ans pendant le troisième week-end de septembre. Ancaster avoisinne Hamilton, la grosse ville qui encapuchonne la pointe du lac Ontario.

    Il y a de l'ambiance, grâce à l'homme-orchestre, avec son large répertoire, de Dire Strait à "Twinkle twinkle little star…", un grand classique des chansons enfantines (une version anglo-saxonne de "Ah vous dirai-je Maman" ou "Quand 3 poules s'en vont aux champs" pour les connaisseurs clown ).

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Au rayon des crafts (indispensable dans tout événement populaire) nos petites pattes laissent s'exprimer leur talent sur un patchwork collaboratif :

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Les fruits et légumes de l'Ontario se font admirer: 

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Les reines de la saison !

    Ça me fait penser… j'ai vu récemment une citrouille d'exception dans le Toronto Star: elle pèse une demi-tonne (et continue de pousser); une fois vidée, on pourrait facilement y caser Cendrillon, pour de vrai !

    Autres princesses du moment et fierté régionale, les pommes:

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    A ce propos, pour les gens qui aiment se cultiver, voici la répartition des principales productions agricoles du Canada et de l'Ontario:

    Un samedi à la foire d'Ancaster

    Cliquez sur la photo pour grossir l'image.                                                                                                                          Attention, pour revenir à l'article, cliquez sur la flèche gauche de votre navigateur.

    Un samedi à la foire d'Ancaster 

    (Traduction: blé, soja, bovins, porc, produits laitiers)

     

    Et les produits transformés : 

    Un samedi à la foire d'Ancaster 

    McCain, c'est canadien !

     

    Du côté des animaux, concours d'élégance, comme ces veaux guidés par leurs très jeunes maîtres… La relève est assurée !

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Des bébés animaux, certains issus de l'immigration (?), tous plus duveteux les uns que les autres:

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Encore plus intéressant quand on peut les tripoter ! Bravo à ce courageux lapin qui a reniflé des frimousses et des petites mains toute la journée !

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Ne manquez pas la suite avec les beaux tracteurs...

     

     *Maple Leafs = les hockeyeurs de Toronto.


    2 commentaires
  • Le clou de la foire d'Ancaster: les vieux tracteurs !  oh

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

    En version mini aussi, la folie !

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

    Ready, Set, Go !!! 

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

    And the WINNER is… G.Lamotte sur sa monture Ford. Congratulations, Sir !

    Bravo également à Miss Y.Lamotte, championne dans la catégorie des 6-8 ans !

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

    Mais il y avait aussi:

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    - la machine à battre le blé et ses groupies.

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    - la machine à scier les bûches (on avait le droit d'emporter une tit' tranchette, mais nous on a déjà nos fournisseurs dans les Ardennes).

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    - la machine à égrener le maïs (au fait, délicieux le smoked corn dégusté sur place: maïs cuit à la vapeur, trempé dans le beurre + sel et poivre, mmmh! wink2)

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    - et, tant qu'on y est, la machine à écraser les canettes (sûr qu'il en pousse beaucoup par ici)

    Un samedi a la foire d'Ancaster

    Un samedi a la foire d'Ancaster

     

    - sans oublier le Bennett Buggy ou le rétropédalage de l'histoire de l'automobile en Amérique du Nord. 

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

    Pour la petite histoire: les Canadiens s'étaient achetés des automobiles dans les fastes années 1920, mais lors de la Grande Dépression qui a suivi, beaucoup ne pouvaient plus se payer de carburant, dont les taxes avaient grimpé en flèche. C'est pourquoi les véhicules furent dépouillés de leur moteur et de leurs vitres, puis attelés à des chevaux ! Ils furent rebaptisés les Bennett Buggies, du nom du Premier Ministre canadien de 1930 à 1935, Richard Bennett, alors que leurs homologues américains se faisaient appeler les Hoover Wagons (Ceux qui suivent un peu ont-ils retrouvé le nom du Président américain de l'époque ?... Et voila, on dit merci à LamotteFamily, car vous allez briller à la prochaine partie de Trivial Pursuit intello).

    Un samedi a la foire d'Ancaster (suite)

     

    Et puis il y avait même le musée ambulant de la police de Hamilton.

    Un samedi à la foire d'Ancaster (suite)

    Un samedi à la foire d'Ancaster (suite)

    On est allés dire bonjour et, hop, en moins de 2, ils ont pris les empreintes digitales des enfants pour les ficher tout de suite... Comme ça, si jamais ils deviennent des délinquants, on le saura plus vite… Futée, la police canadienne !

    Meuh non, je blague ! Ce n'est pas Big Brother ici, plutôt Renard Rusé; ils ont en effet pris leurs empreintes, mais les ont consignées dans un livret personnel qui nous a été rendu illico.

    C'est au cas où on les oublie quelque part (je me demande comment ça se pourrait vu le bruit qu'ils font): on n'a plus qu'à finir de renseigner le livret avec toutes leurs mensurations, couleur d'yeux, surnoms, etc… et on le rend au commissariat.

    Bon, de toute façon, avant d'aller sonner à la porte du commissariat, on aura déjà une première possibilité: 

    Un samedi à la foire d'Ancaster (suite)

    Un centre des "enfants perdus" sur les îles de Toronto.

     

    Ils ont vraiment tout prévu ces Canadiens !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • Il y a trois semaines nous nous sommes décidés à acheter une tente familiale, car quel meilleur pays que le Canada pour initier les enfants au camping ?

    Mais pourquoi ne pas être allés camper cet été, au fait ? Eh bien, on y avait sérieusement pensé, loué la tente, réservé un emplacement backcountry dans le parc Algonquin, et figurez-vous que le jour-même, le pire orage de l'été s'est déclaré ! Vraiment pas de bol ! Quoique… bizarre quand même… Maintenant que j'y pense, je soupçonne quelques éléments de la troupe d'avoir invoqué les esprits malfaisants pour éviter une nuit parmi les loups et les ours… (les coupables se reconnaitront wink2…).

    Au final, on a tout autant confiance en l'automne, qui nous a offert de belles journées, et il faut bien profiter du pont de Thanksgiving (11 au 13 octobre).

    Sans aller jusqu'au Québec ni dans les Rocheuses, nous avions tout de même envie de voir du relief; Bon Echo provincial park, situé à peu près à mi-chemin entre Toronto et Ottawa, nous promettait une belle et haute falaise, des sentiers, et du canoë… Parfait !

    Quelques jours avant, petit coup d'oeil sur les prévisions météo du week-end… Ouf, la pluie s'est décalée au lundi, mais les nuits risquent de descendre sous le zéro ! Tant pis, c'est maintenant ou à la Saint Glinglin… alors je réserve illico notre emplacement de camping.

    Campons a Bon Echo

    C'est celui-ci !

    Campons a Bon Echo

    Après l'installation de la tente, la chasse aux brindilles et la joie du premier feu de camp, nous nous réfugions dans nos duvets peu après le coucher du soleil, vers 19h … Ouh là ! Glagla ! Les prévisions météo se confirment ! 

    "Ziiiip !... ziiiip!… et ziiiiip!", tout est bouclé, c'est bon ! Car les animaux sauvages et les esprits malins ne vont pas tarder à roder…oh

    Et voila que soudain des  "Aouhhhhh!" retentissent au fond des bois…"Maman! C'est quoiiii ? Un loup ?"

    Bien imité, mais fausse alerte,  juste des campeurs éméchés qui s'amusent à effrayer les enfants.

    Les nôtres finissent par s'endormir… Hélas, pendant la nuit, un Maymaygwayshi (je vous expliquerai plus loin) nous les transforment en petites sardines qui s'entêtent à glisser hors de leur duvet à chaque soubresaut. De quoi ne dormir que d'un œil.

    Résultat, il a fallu prendre des mesures drastiques pour la deuxième nuit: opération "sardines en boîte", tous les 4 sur le même matelas. Deux sardines ont encore essayé de s'enfuir, une par le haut, l'autre par le bas, mais on a réussi à les garder au chaud sans même les attacher, un exploit ! 

    A priori, aucun raton-laveur ne semble avoir manipulé nos fermetures-éclair (Mais si, c'est possible !), et aucun ours ne semble avoir reniflé nos affaires (Facile, les provisions étaient à l'abri dans la voiture).

    Au matin, les images de bêtes sauvages et de maléfices s'évanouissent dans un paysage baigné d'une douce lumière : un mastodonte de granit rose, surmonté d'un troupeau d'arbres chatoyants, se repose tranquillement dans les eaux paisibles du lac Mazinaw.

    Pour mieux juger de la hauteur de la bête, nous nous approchons au maximum, jusqu'au Narrow, le détroit qui délimite l'Upper Mazinaw Lake et le Lower Mazinaw Lake.

    La roche de Mazinaw est aussi pompeusement nommée la "Gibraltar canadienne" !

    C'est un passage obligé pour les canoës qui, depuis l'embarcadère situé dans le Lagoon, un peu plus au Sud, souhaitent approcher la falaise.

    Au camping de Bon Echo

    On se laisse tenter...

    De là on imagine encore mieux les forces telluriques qui ont œuvré; il y a 60 millions d'années, une faille nord-sud générait ce décrochement vertical dans le socle granitique; plus récemment, les glaciers ont pris le relai pour façonner le paysage actuel, avant de se retirer, créant ce lac d'une dizaine de kilomètres de long et de 145m de profondeur.

    L'ascension de la paroi est réservée aux grimpeurs chevronnés. Nous en avons vu une dizaine a l'oeuvre ce dimanche.

    Il y a également de très vieux cèdres blancs qui s'accrochent à la roche. Plus ou moins vivants, certains seraient presque millénaires !

    Au camping de Bon Echo

    Mais si les canoës sont nombreux à longer la falaise, c'est surtout pour aborder son empreinte culturelle… On y découvre en effet d'énigmatiques traces rouges: des peintures rituelles aborigènes (aire des indiens Algonquins). Il n'existe pas de datation précise de ces pictogrammes, mais on trouve des dessins de même type, sur d'autres sites historiques au Canada, et qui seraient âgés de 2000 à 5000 ans. Le site de Mazinaw compte non moins de 260 peintures rupestres.

    Les barres verticales pourraient être une simple technique de comptage utilisée lors de rites spirituels. 

    Voyez-vous, ci-dessus sur la droite, ce bonhomme très symbolique, qui semble s'échapper en courant de la fracture ? C'est lui le Maymaygwayshi, un petit être velu qui se laissait rarement voir mais inspirait tant la crainte que des offrandes lui étaient faites pour assurer aux embarcations une navigation sereine.

    Si on ne pratique pas la varappe, on peut néanmoins atteindre le sommet de la falaise par un sentier (le Cliff Top Trail) qui démarre sur la rive Est, accessible par bateau. Une navette fait l'aller-retour en journée depuis le lagon (ci-dessus).

    Là-haut nous profitons de beaux panoramas sur la forêt boréale et sur le lac Mazinaw.

    Les Amis de Bon Echo, co-gestionnaires du parc et notamment affréteurs de la navette, incitent les touristes à embarquer un seau de graviers  pour participer à la conservation du sentier. Une belle occupation pour les enfants… et vu le nombre de touristes sur ce seul dimanche, l'objectif n'est pas un vœu pieu.

    Il suffit d'arriver sur la zone à entretenir, signalée par des panneaux, pour se rendre compte que ces efforts individuels multiples remplacent  ni vu ni connu de plus coûteux travaux. 

    Comme la plupart des parcs naturels au Canada, celui-ci hébergeait davantage de constructions il y a un siècle, et notamment un hôtel, le Bon Echo Inn. C'est d'ailleurs l'hôtel qui a laissé son nom au parc. Le Docteur Price et son épouse Florence, séduits par la beauté sauvage des lieux, y font construire l'établissement en 1899, près du Narrow, juste en face de la falaise.

    Camping à Bon Echo

    Il sera pour 10 ans un lieu de retraite quasi-religieuse pour gens aisés. En 1910 l'hôtel est vendu à Flora Denison, une féministe de Toronto, qui en fera un havre prisé des artistes, comme les peintres du Groupe des Sept dans les années 20 (paysages typiques de l'Ontario, et très colorés), ou les admirateurs du poète américain Walt Whitman, à qui une gravure de 1919 sur la roche Mazinaw rend hommage, à l'occasion du centenaire de sa naissance:

    Camping à Bon Echo

    On y trouve un extrait de son oeuvre:

    My foothold is tenon’d and mortis’d in granite (Mon pied est fixé à tenon et mortaise dans le granit)

    I laugh at what you call dissolution ( Je me moque de ce que vous appelez dissolution)

    And I know the amplitude of time (Car je connais l'amplitude du temps).

     

    L'hôtel ferme dès 1928 et sera détruit par un incendie en 1936. Il n'en reste plus aucune trace:

    Camping à Bon Echo

    Je ne serais pas étonnée que les divinités ancestrales qui hantent ces lieux aient aidé à faire place nette…

     


    votre commentaire
  •  

    Couleurs d'automne

    Couleurs d'automne

    Couleurs d'automne

    Couleurs d'automne

    Couleurs d'automne

    Couleurs d'automne

    Couleurs d'automne

     

     


    2 commentaires