• Nous y voilà. 

    Après le dernier répit du Labour Day (1er mai canadien), nos chérubins ont enfilé leur uniforme marine et blanc pour rejoindre les bancs de "l'école du Canada".

    Rentrée en Grade 3 (équivalent CE2) avant-hier pour Yuna, et "petite rentrée" ce matin pour Gabriel au Junior Kindergarten

    Très motivé au départ de la maison avec son énorme cartable sur le dos et l'incontournable lunchbox* à la main,  "Franklin" abandonne finalement son fardeau à Maman au bout de cent mètres pour redevenir simplement un grand garçon de 4 ans qui va à l'école anglaise pour la première fois, et d'un bon pas. C'est qu'il a bien repéré les Blocks et les Légos mardi dernier, lorsqu'on a visité la classe avec la Maîtresse.

    C'est la rentrée ...

    *ici, pas de cantine, on amène ses repas dans la lunchbox; un casse-tête quotidien des mamans et papas: "Comment ça, ces gâteaux ne sont pas nut-free ? Recalés !… Les raisins et les tomates cerises, zut, ça va pas le faire, et si je les coupe en deux il va s'en mettre partout… Bon, les bâtonnets de crabe, il en mange une fois sur deux, top-là! Je prends le pari que c'est un jour avec !…"

     

    On avait déjà fait la rentrée à 3 ans en France, mais ça n'a duré qu'un mois avant le grand saut par dessus l'Atlantique. Trop court pour s'en souvenir.

    Il était temps d'y retourner, les journées sont longues et ennuyeuses quand on a envie d'apprendre à compter et d'avoir des copains à soi. L'école, c'est fun !

    C'est la rentrée ...

    Les copines de sa grande soeur seront enfin débarrassées du petit frère trop collant "He is bothering us !!!" (j'ai réappris ce verbe que je n'avais jamais utilisé avec mes collègues américains, heureusement), sans parler de sa maman (c'est moi !) qui va pouvoir s'octroyer des petits temps calmes en solo.

    C'est la rentrée ...

    Dès mardi on retrouvait dans la cour de l'école les fameuses copines et leurs mamans, toujours les mêmes, à une coupe de cheveux près, excitées (les copines), anxieuses (les mamans, qui craignent toujours que les professeurs ne prennent pas en charge leur progéniture au milieu de cette pagaille) et hop! on replonge dans la langue de Shakespeare (Ah oui c'est vrai, ça parle anglais ici…) après deux mois d'immersion quasi 100% francophone. L'écolière fait sa timide…. "Tu sais toujours parler anglais, ma bichette ?"

    Mauvaise surprise, la magie de l'informatique n'a pas opéré et la bichette en question n'a pas une seule de ses copines dans sa classe… " Oh, j'm'en fiche, on s'est toutes retrouvées sur l'herbe à la récré" me dit-elle en haussant les épaules à la fin des cours. Et de me montrer aussitôt à la maison qu'elle sait presque faire la roue, grâce aux conseils des copines. Pourquoi s'inquiète-t-on inutilement pour nos jolies têtes blondes ?

    C'est la rentrée ...

    C'est la rentrée ...

    Et puis on a pu mettre une tête sur le nom de son professeur, nouveau dans l'école, quand celui-ci s'est avancé avec son écriteau "Grade 3, room 113, Mr.S…..".

    Le soir je passe à l'interrogatoire habituel: "Alors, ton nouveau prof ?" "Ouiiiiii, il est gentil Maman !" (D'accord, d'accord, alors je note: beau garçon et sympa !). Sans compter que "En plus, Maman, il me fait penser à Tonton Sam ! ". Ce qui est un compliment, vous l'aurez compris, même si vous ne connaissez pas Tonton Sam. 

    Et ce matin c'était la file des petits qui se mettait en place. Mon grand-petit homme m'adresse un dernier coucou en forme de "T'inquiète, Maman !" et les voila qui disparaissent dans le vestibule. Snif ! 

    C'est la rentrée ...

    Retour à la maison à pied, les mains libres, les épaules délestées, le coeur un peu fébrile. Mais ouf! pas de pluie aujourd'hui pour alimenter le spleen de la maman-qui-a-fait-la-rentrée, rien de comparable à la grosse douche tiède qui nous a surpris sur le chemin de l'école mardi après-midi: mes ballerines sont encore à peine sèches.

    Finies aussi les vacances pour Maman, rentrée studieuse devant l'ordinateur: ce que vous lisez en ce moment est ma première rédaction, et attention! Mon prof-en-mon-for-intérieur m'a déjà donné le sujet de la prochaine, un grand classique: "Racontez vos meilleurs souvenirs de vacances".

    Alors à très vite pour la relecture !

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Silence complet dans la maison, juste quelques bruits du chantier voisin qui me parviennent en sourdine… je savoure ce nouveau moment de calme, sans les enfants, après les premières semaines agitées de la rentrée. Parfait pour me replonger dans les souvenirs de vacances.

    Mais avant de vous relater nos destinations de l'été, j'aimerais vous parler de la route des vacances qui est déjà en soi un dépaysement pour des yeux européens.

    Cet hiver, nous parcourions une campagne figée, blanche et brillante sous le soleil, ou, plus souvent, morne et interminable sous la grisaille. Mais à la belle saison (qui a seulement débuté mi-mai), c'est une verdure opulente, des champs ondulants et des villages remuants que nous découvrions au fil des kilomètres.

    Ah! C'est incontestable, les routes sont toutes droites et très longues ! Pas de lacets flânant le long des collines. Ici on trace… au plus court ! Les virages ne servent qu'à contourner les lacs qui se seraient posés  sur la trajectoire.

    Perle du lac Huron

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Alors quand la pente devient un peu raide, vite ! le frein-moteur ! (Ah zut ! Avec la boite automatique, ça marche pas aussi bien). J'espère qu'ils déneigent ça en priorité pendant l'hiver.

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    "Glissade" vers Owen Sound ( baie géorgienne, Lac Huron). 

    Entre les routes primaires et secondaires, qui forment sur la carte des rectangles de tailles variées, les routes tertiaires finalisent le maillage. Elles s'appellent 1st, 2nd,... 15th Sideroad et leurs perpendiculaires 1st, 2nd, … 15th Line. Pas dans l'originalité, mais au moins on sait qu'on avance.

    Quand on emprunte certaines de ces "petites routes", on a l'impression de rouler sur un chemin de terre ! Impossible de voir le bitume en-dessous. Y'en a ou y'en a pas, finalement ?

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Si on relève les yeux on découvre le typique paysage ontarien avec:

    - la ferme moderne et ses silos en obus, et, un peu à l'écart, la maison du propriétaire, parfois modeste, parfois luxueuse avec pelouse impeccable, colonnades, bassin et même jets d'eau ! Un petit air de villa de Céline Dion! Dans un autre genre, une fois j'ai même vu une petite annonce plantée dans le jardin d'un fermier, à destination des automobilistes (et surtout des conductrices), la traduction serait à peu près: " J'aimerais discuter avec une femme de 35-40 ans, agréable, attentive, ….". Pas eu le temps de lire la suite. Original ! Qui ne tente rien...

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    L'agriculture semble bien portante. Le sud ontarien très fertile produit presque tout: des céréales (soja, mais, blé, orge…), des fruits (pommes, fraises, raisins…), des légumes (pommes de terre, haricots, citrouilles….), du miel, du vin… Mais le gouvernement trouve tout de même utile de promouvoir ces produits à la télé et dans la presse pour encourager le Canadien à manger local; la concurrence est là, sur les étals du supermarché, où l'on trouve beaucoup de produits des USA et d'Amérique du Sud, et quelques produits européens comme les endives belges ! Mais je vous ferai visiter mon supermarché une autre fois... Si si ! C'est très instructif.

    - de temps en temps, une vieille grange de "La petite maison dans la prairie".

    Cap sur la Perle du lac Huron ! 

    - et tiens puisqu'on en parle, les voici, les acteurs de "La petite maison dans la prairie" sur leur charrette. 

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Mais non, pas de fête costumée ni de tournage dans le coin, pourtant c'est bien ce que j'avais cru la première fois que j'avais croisé des Amish lors d'une autre traversée du sud ontarien en 2013: des femmes en robes longues travaillant la terre, ou bien des hommes empoignant l'araire derrière un cheval. Mais, sur le bord des routes, des panneaux d'avertissement affichant un attelage confirmaient la réalité  de ce mode de vie.

    Amish ou Mennonites ? Ces deux courants sont des mouvements anabaptistes, issus de la Réforme protestante. Le mouvement mennonite nait en Allemagne et aux Pays-Bas au 16ème siècle sous l'égide de Menno Simons et le mouvement amish en est une branche dissidente fondée par Jakob Amman un siècle plus tard. De nombreuses communautés ont émigré vers l'Amérique du Nord au 18ème siècle.

    Ils s'attachent à une vie modeste, se méfiant du progrès technique et de la consommation de masse. Les Amish sont les plus réfractaires à la modernité, notamment les Amish du Vieil Ordre -les plus nombreux- qui refusent  l'automobile et l'électricité. Ceux de la photo ci-dessus en sont donc probablement. Et ci-dessous ?

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Jeunes Amish en baskets sur un site touristique. 

    Mais au-delà du choc des cultures, ces communautés sont réputées pour la qualité de leurs produits agricoles. Certains restaurateurs près de chez nous clament haut et fort qu'ils s'approvisionnent chez des Amish ou Mennonites en fruits et légumes "Bio" (ou quasi-Bio), ou cultivés "à l'ancienne". Modernes sans le vouloir… limite Bobo, ces Amish !

    J'en reviens maintenant à notre traversée de la campagne ontarienne, après cette parenthèse socio-culturelle.

    Ce n'est pas un hasard si au moment où nous doublons cette carriole, nous apercevons des panneaux "Hanover", "Neustadt", "Carlsruhe", "Holstein" et des vaches noires et blanches du même nom... une little Germany ontarienne.

    Mais il ne faut jamais bien longtemps avant qu'un drapeau blanc et rouge ne nous relocalise du bon côté de l'Atlantique.

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Nous continuons notre route et voyons, plus moderne et frivole, le fameux cinéma drive-in.

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Les extravagances ne sont jamais loin non plus, comme ce fauteuil Muskoka XXL, haut comme environ,euh... en échelle locale, ça fait bien trois 4x4 et demi.

    Cap sur la Perle du lac Huron !

    Entre les champs, les friches et les bois, s'étendent des pelouses fraichement tondues qui ont plusieurs fonctions : jardins d'agréments, golfs (tous les 10 ou 20 km) ou cimetières.

    Souvenirs des champs

    La haute technologie n'est pas en reste: éoliennes ou panneaux solaires s'invitent aussi régulièrement à la campagne.

    Bref, toutes ces petites surprises champêtres, ça fait bien passer le temps, parce que c'est diablement long ces voyages transcanadiens…

    Parfois c'est encore plus long, si vous avez le malheur de tomber sur des travaux: vous ne savez jamais combien de temps vous allez rester coincés, que ce soit sur une route provinciale ou sur une autoroute. Nos visiteurs estivaux se souviendront longtemps d'un ralentissement d'une heure trente à la nuit tombée sur la Queen Elisabeth Way au retour de Niagara !

    De temps en temps vous tombez sur des routes barrées mais pour la déviation, il va falloir se débrouiller tout seul ! D'autre fois c'est le préposé à la circulation qui vous indique "Je vous conseille de faire demi-tour, ça va être long...". Ah bon !

    C'est valable en Ontario comme au Québec. Est-ce la faute à pas de chance, ou sont-ils vraiment mal organisés à la Direction des routes ?

      


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  • Fin juillet nous avons fait découvrir la pointe de la Péninsule Bruce à nos visiteurs estivaux.

    A partir de Tobermory, nous rejoignons à pied le Centre d'accueil du Parc. Des agents nationaux accueillent les visiteurs, les guident vers les sentiers et prodiguent des informations autour d'ateliers pédagogiques: ce jour-là, les petits mammifères forestiers et l'art d'allumer un feu avec trois bouts de brindilles. Pas étonnant, on trouve toujours des expositions magnifiques et un accueil hyper pro dans ces établissements.

    Du haut de la tour d'observation, même un jour gris, la vue sur la forêt est fantastique !

    Retour a Bruce End

    On aperçoit le ferry Chi-Cheemaun qui vient d'arriver de Manitoulin IslandIl fait la navette quatre fois par jour en été. Chi-Cheemaun signifie Grand canoë en Ojibwe, la deuxième langue autochtone du Canada après la langue Cri. 

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    Il y a quelques sentiers dans cette enclave continentale du Parc marin de Fathom Five. Nous  faisons l'aller-retour jusqu'à Little Dunks Bay (la baie des petites trempettes) en moins d'une heure.

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    La vue est bouchée, rien à voir si ce n'est une famille de Harles huppés:

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    Comme la dernière fois nous poursuivons jusqu'au Parc National de la Peninsule Bruce, quelques kilomètres plus au Sud, pour une belle randonnée de 2 heures entre Cyprus Lake, Horse Lake et Marr Lake.

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    Quelques découvertes en chemin:

    - une Epipactis helleborine (orchidée):

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    - notre premier serpent ! Peut-être une Couleuvre tachetée ou une Couleuvre fauve de l'Est, deux espèces communes du Sud de l'Ontario, mais tout de même protégées:

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    - une autre bête immobile, quoique… on jurerait qu'elle va bouger !

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    Le point phare de la balade est la baie d'Indian Head ou les jeunes campeurs affluent l'été pour piquer une tête dans les eaux cristallines de la baie géorgienne.

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    Ci-dessous le profil de l'Indian Head. Y'a même la coiffe de plumes.

    Retour a Bruce End 

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    Derrière la tête d'Indien et au pied de la falaise, une vaste grotte que l'on peut atteindre assez facilement en crapahutant dans les rochers. Mais un peu trop aventureux pour les petites jambes de notre troupe.

    Retour a Bruce End

    Sur la plage suivante, Boulder Beach, plusieurs cairns ou plutôt des Inukshuk. Cet empilement de pierre est un grand classique de l'art autochtone que l'on retrouve évidemment sur tous les sites touristiques canadiens (tout comme le Dreamcatcher dont je vous parlerai un autre jour).

    L'Inukshuk, dans la culture inuitreprésente un être humain et sert traditionnellement de point de repère; il jouait aussi un rôle dans la chasse au caribou, faisant office d'épouvantail pour canaliser les animaux vers un cul-de-sac.

    Retour a Bruce End

     

    On avait déjà vu des minis Inukshuk dans les vitrines de Niagara Falls:

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    La suite au prochain épisode...

     


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  • (Suite et fin de notre escapade estivale a Bruce Peninsula.)

     

    Bye bye Tobermory ! Embarquement pour un paradis flottant, Flowerpoint Island !

    Retour à Bruce Ends (2) 

    Sur le trajet nous dépassons un des cailloux boisés qui jalonnent le Parc marin de Fathom Five :

    Retour à Bruce Ends (2)

    Flowerpot Island en vue ! Cette fois la navette nous fait contourner l'île par l'Ouest...

    Retour à Bruce Ends (2)

    … l'occasion de s'offrir un nouveau- et idyllique - point de vue sur les cabanes des gardiens de phare, aujourd'hui habitées par des volontaires, les Amis de Fathom Five.

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    Et juste après, voici le phare. Une simple structure métallique habillée des couleurs locales, qui a remplacé en 1969 le phare d'origine édifié en 1897. 

    Retour à Bruce Ends (2)

    Apparaissent ensuite les pots de fleurs, toujours à leur poste.

    Retour à Bruce Ends (2)

      

    Celui-ci ressemble plus à un garde canadien qu'à un pot de fleur, vous ne trouvez pas ?

    Retour à Bruce Ends (2)

    Retour à Bruce Ends (2)

    Un garde national à Ottawa

    Nous voici à terre, en marche vers le phare.

    Retour à Bruce Ends (2)

    Après le casse-croute, petite trempette (comment on dit déjà ? Ah oui, little dunk !) pour les courageux (pas moi !). L'eau est à peine à 20 degrés.

    Retour à Bruce Ends (2)

    Après la trempette, la grimpette vers le phare, sentier mi-suspendu-mi-accroché aux rochers et aux arbres, charmant !… 

    Retour à Bruce Ends (2)

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    Retour à Bruce Ends (2)

    Un des volontaires un peu fatigué  !

    Retour à Bruce Ends (2)

    De retour a Tobermory, nous contournons le phare de Big Tub pour aller (re)voir les deux épaves de vieux gréements fond de l'anse. 

    Retour à Bruce Ends (2)

    Un vague aperçu de l'épave du Sweepstakes, ci-dessous...

    Retour à Bruce Ends (2)

    ...mais vous pourrez mieux en profiter en jetant un oeil sur ce site: épaves de Big Tub Harbour 

    The City of Grands Rapids, qui a brûlé en 1907 dans le port de Tobermory, et a été déplacé au fond de cette anse pour éviter la propagation de l'incendie. On en voit les restes à fleur d'eau.

    Le Sweepstakes, naufragé en 1885 au large de Cove Island alors qu'il convoyait du charbon, est au centre de l'anse sous quelques mètres d'eau. Une aubaine pour les plongeurs !

     

     


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