• Notre table est installée juste devant la fenêtre donnant sur le jardin, ce qui permet de profiter de la vue pendant les repas, et aussi de surveiller l'activité de nos petits jardiniers sauvages.

    Il y a deux jours, nous avions un hôte majestueux: un rapace.

    Cela faisait plusieurs fois que je le voyais tourner dans le coin, et cette fois, il a choisi notre terrain pour déjeuner.

    Il s'est installé avec sa proie (sans doute un merle) en plein milieu de la pelouse enneigée, alors que nous nous mettions à table. Bon appétit ! 

    D'après mes recherches, il s'agirait d'un épervier de Cooper (accipiter cooperii). 

             --> Site d'identification des oiseaux américains

     

    Les écureuils n'avaient pas l'air d'apprécier cet invité surprise. Il y en a deux qui faisaient la tête dans un coin, en émettant des grognements et gloussements:

    L'épervier de Cooper

     Un autre faisait les cent pas sur la clôture, mine de rien…

    L'épervier de Cooper

    Et puis, trop curieux, il s'est résolu à aller voir de plus près, l'imprudent !

    Heureusement pour lui, notre épervier était bien trop occupé et avait suffisamment à manger pour ne pas s'intéresser à une nouvelle proie !

     

    Il nous a laissé sa poubelle de plumes, que n'a pas manqué de voir mon écolière préférée en rentrant à la maison: "Maman, c'est quoi la tâche noire dans la neige ?"  Vous pouvez vous douter que ma réponse, et la photo que je lui ai montrée, ne lui ont pas plu... Un pourquoi en entraînant un autre : "Mais pourquoi il mange un autre animal ?"… Et après cinq questions-réponses et quelques larmes, on a dû terminer par un câlin, parce que, les sciences naturelles, c'est parfois un peu rude pour une grande fille de 7 ans ! 


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  • En Ontario, le troisième lundi de février (cette année le 17 février) est un jour férié: c'est le Family Day !

    Quelle belle initiative ! Seules 3 autres provinces l'ont adopté: l'Alberta, la Colombie Britannique et le Saskatchewan.

    Le principe, c'est que les gens prennent du bon temps en famille et profitent de la grande variété des loisirs canadiens au moins une fois dans l'année.

    Pour cette occasion, de nombreuses structures publiques proposaient des activités gratuites. Ainsi, à Oakville, les bibliothèques, patinoires, piscines, et centres de loisirs offraient une programmation spéciale permettant à tous de tester différents sports, arts et loisirs culturels.

    Nous n'avions pas prévu de profiter de ce Family Day, mais plutôt de profiter du "pont" pour aller skier dans une des nombreuses stations qui parsèment l'Ontario (En fait on s'est rendu compte que, dès qu'il y a une colline de 300 ou 400 mètres de haut, ils y mettent des pistes de ski ! De quoi faire rêver les Ardennais chers à nos coeurs, chez qui il manque quand même l'essentiel: la neige !!!). Nous avions choisi la station du Mont Saint-Louis, entre lac Simcoe et baie géorgienne (partie Est du lac Huron).

    Family Day

    Le Mont Saint-Louis à l'horizon !

    Family Day

     Vue de la station depuis l'un des deux sommets (altitude maxi: 382 mètres).

    Mais finalement, le Family Day nous a rattrapé puisque le lundi matin, aux pieds des pistes, les moniteurs accueillaient les skieurs de tous âges pour des cours gratuits ! Pour Papa et sa fille, qui hésitaient la veille à prendre des leçons de surf,  il n'y avait plus à réfléchir, juste à foncer !

    Family Day

     

    Bilan: la demoiselle s'est très bien débrouillée pour une première fois, aussi bien que son Papa qui n'était pas tout à fait novice.

    Pendant ce temps-là, le petit frère a fait quelques descentes avec Maman, mais non, décidément, la neige et le vent sont vraiment trop froids pour le jeune homme, malgré le soleil omniprésent tout le week-end et un pic de température à +1°C, s'il-vous-plait !

    Family Day

    A 16h30, c'est fini, tout le monde redescend, pas de ski nocturne ici comme au Mont Saint-Sauveur, au Québec. Par contre nous avons été particulièrement et agréablement surpris par l'efficacité du service client, au vu de l'affluence le lundi matin. Nous nous voyions bien passer deux heures dans la file d'attente avant de pouvoir chausser nos skis, et, à notre grande surprise, tout est allé très vite ! 

    Comme nous l'avions déjà expérimenté au Québec à Noël, le circuit est en effet très bien organisé; car ici, vous venez skier pour un ou deux jours, pas pour une semaine, alors il faut que ça dépote … 

    Tout est centralisé. D'abord vous commencez par remplir une fiche individuelle détaillant les besoins en équipements et forfaits; ensuite vous passez à la caisse, puis vous suivez le parcours fléché pour la location: chaussures, casques, puis skis et bâtons.  Vous redécouvrez le bonheur de pouvoir laisser vos chaussures dans une consigne (on avait oublié ce confort avec Vigipirate.) Et quand vous arrivez dehors, vous êtes déjà aux pieds des pistes, le télésiège est à seulement 20 mètres et, en plus, en contrebas: il n'y a plus qu'à se laisser glisser !

    C'est sûr, les skieurs chevronnés s'ennuieront vite ici; mais pour les débutants ou les skieurs passables comme moi, c'est un paradis. Trois pistes courtes "débutants", desservies par un tapis roulant, et plusieurs pistes vertes contigües, ainsi qu'une descente à bosses, que vous apercevez en haut à droite sur la photo du dessus.

    A part des skieurs, nous avons aussi croisé de nombreuses motos-neige dans cette région, encore un sport d'hiver canadien à découvrir, sur lac gelé ou sur les nombreuses pistes spécialement aménagées, en plaine et en forêt.

    Fun Family Day

     

    Côté paysage, le voyage est toujours une bonne occasion pour admirer ces immenses étendues immaculées, ainsi que le patrimoine local.

    Pour ma part, j'ai un petit faible pour les énormes granges plantées au milieu des champs enneigés, pour les magnifiques frontons et marquises de bois sculpté ornant les vieilles maisons de brique, ou encore pour une version discrète, mais remarquable, de notre astre du jour, lui qui brillait sans retenue dans un ciel so blue.

    Fun Family Day

      

    Fun Family Day

    Fun Family Day

     

    Fun Family Day

    Fun Family Day

     

    Fun Family Day 

    C'est peut-être un hasard, mais ce soleil tempétueux, que j'ai aperçu à deux ou trois reprises sur des façades, est aussi le logo du festival Folk Mariposa qui se tient à Orillia, non loin de là, sur les rives du lac Simcoe, au mois de juin. Le seul lien que j'ai trouvé entre le soleil et la région, c'est que la ville d'Orillia est surnommée la ville soleil.

    Je trouve également que ça fait beaucoup de noms d'origine espagnole (il y a une autre ville nommée Oro-Medonte à proximité d'Orillia) pour une région qui n'aurait été foulée, jadis, que par des Hurons, Iroquois, Anglais et Français. Aucune trace d'implantation espagnole dans les rubriques "Histoire" des différents sites web locaux. Le mystère reste entier…


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  • Les canadiens étaient partis pleins d'assurance aux Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, eux qui excellent en sports d'hiver. Le slogan officiel de l'équipe canadienne c'était "#We are winter", rien que ça ! Et ce n'est pas l'actuelle saison, championne d'enneigement et de gel, qui pouvait contredire ce cri du coeur.

    Selon la presse canadienne, le résultat est à la hauteur des espérances : le Canada prend la 4ème place pour le nombre de médailles (25), mais monte à la troisième place, devant les Etats-Unis, pour le nombre de médailles d'or (10). Rien d'exceptionnel, mais tout de même, cela vient confirmer le haut niveau atteint par les athlètes canadiens au cours des années 2000: les JO de Vancouver qui avaient rapporté 26 médailles au Canada (14 d'or) et la troisième place au classement général, ceux de Turin avec le même classement pour 24 médailles (10 d'or), et ceux de Salt Lake City avec une 4ème place pour 17 médailles (7 d'or). Alors pourquoi pas une deuxième place à la prochaine édition ?

    Les deux médailles d'or les plus attendues sur les 3 derniers jours étaient évidemment celles du sport national: la victoire des hockeyeuses a déclenché des cris et coups de klaxon à la sortie de l'école, et le dernier jour des jeux a couronné de gloire leurs homologues masculins. 

    Avant et pendant les jeux, les médias et les sponsors officiels appelaient les citoyens à soutenir les athlètes de diverses manières: par exemple, en envoyant les photos familiales de nos activités hivernales (Vous, tout sourire, sur vos skis, ou les enfants, hilares, sur leur luge) qu'ils intégraient dans des vidéos destinées aux sportifs pour qu'ils se sentent soutenus par leur compatriotes; ou en achetant et portant les vêtements de la collection olympique 2014 !

    We are winter

     Gros Nounours, qui est canadien, était le premier à s'équiper.

     

    C'est vrai qu'ils sont à l'aise sur la neige et la glace, ces Canadiens.

    We are winter

    Oui, c'est évident, il y a ce climat franc qui oblige à apprivoiser les éléments naturels pour continuer à vivre normalement, et qui bâtit une résistance au froid en béton; alors, quand il faut aller s'entraîner par moins quinze, pas de problème. Mais ce n'est pas tout.

    Et je crois que j'ai percé leur secret…

    C'est à l'école que ça se passe, j'ai mes sources...

    Car il y a un conditionnement particulier du mental, dès le plus jeune âge.

    C'est l'occasion de vous en dire encore un peu plus sur le système éducatif du pays.

    A l'école du Canada, on trouve bien souvent tous les niveaux, de la maternelle (à partir de 4 ans) à la fin de la 3ème (vers 14 ans), regroupés dans le même établissement. Ce qui fait un peu plus de 600 élèves dans l'école qui nous concerne.

    We are winter

    Et tous les matins, pour l'ensemble des étudiants, c'est le même rituel, déclenché et déroulé au haut-parleur dans toutes les salles de classe (c'est tout comme dans les séries américaines !): cela commence par l'hymne national, dans une version bilingue, que tout le monde entonne, droit dans ses bottes (de neige), avant de commencer sa journée de travail: "Ô, Canadaaaa! Terre de nos aïeueueux ! ….". C'est obligatoire dans toutes les écoles de l'Ontario, mais je suppose que cela se fait dans une majorité des provinces.

    De quoi fabriquer de fervents petits patriotes au bout de 10 ans, n'est-ce pas ?

    C'est un premier point. Mais ça ne suffit pas à fabriquer des champions olympiques.

    Après l'hymne, vient la prière du jour (car école catholique dans notre cas), puis les messages du jour.

    Eh bien, le vendredi 7 février 2014, la première annonce après la prière, c'était bien sûr… l'ouverture des JO de Sotchi ! J'imagine bien quelque chose comme :  " (….) In the name of Father, Son and Holy Spirit, Amen...  Now dear students, let's enjoy this day as the 2014 Olympic Games' Opening Day and let's support our great athletes! … ".  

    De quoi susciter un premier intérêt pour le sport et la compétition, pour peu qu'ils n'y soient déjà poussés à la maison. Mais ce n'est pas tout.

    Sachez aussi que dans les écoles du Canada, il y a toujours au moins un professeur dit ESL (English Learner Student) qui est chargé d'apprendre les bases de l'anglais aux élèves de langue maternelle étrangère. Un élément essentiel pour intégrer les vagues de petits immigrants venus du monde entier. Sur notre école, l'enseignante suit cette année une quinzaine d'élèves de tous niveaux. Elle vient les chercher dans leurs classes, une à deux fois par semaine, pour une heure de travail en petit groupes de 3 ou 4 étudiants.

    Mais revenons-en à nos champions, et futurs champions surtout.

    Il y a deux semaines, voici la note que nous a fait passer la professeur ESL:

    We are winter

    Température extérieure du jour: -10°C.

    Alors là, j'applaudis tout de suite, très sincèrement, car l'école dehors, non seulement c'est ludique, mais c'est aussi courageux de la part de l'enseignante! 

    C'est vrai, quel dommage de ne pas profiter de la neige alors qu'il y en a à revendre ! Et puis surtout, je souris en imaginant ce que ce genre d'annonce déclencherait en France : boycott immédiat des parents, vous ne croyez pas ? "Ah non, moi, pas question de laisser mes enfants jouer dehors, par le froid qu'il fait, pendant les heures de cours, les récréations sont faites pour çà! Et s'ils se poussent, et s'ils perdent un gant? Et si …."

    We are winter

    Rien de tel qu'une bonne bataille de boules de neige !

     

    Eh oui, au Canada, c'est aussi ça l'école ! Et c'est ainsi qu'on en fait des graines de champion de sports d'hiver.

    Ajoutez à cela le Family Day (voir mon précédent article), et vous fabriquez une fratrie de champions !

    La preuve par 3 : les soeurs québécoises Dufour-Lapointe, Justine, Chloé et Maxime, qui au ski cross ont remporté respectivement l'or, l'argent et une honorable 12ème place !

    Quand je vous dis que j'ai tout compris !

     

    Bon alors, d'ici à 2018, il faudrait que j'aille enquêter en Russie….

     


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